Affaire Patrick Tissier : juge, policiers et famille de la victime unis contre sa possible libération en septembre

« Elle a le droit à sa petite bougie comme chaque année. J’espère qu’elle est fière de moi de là-haut », murmure Jocelyne Milluy, la voix teintée de larmes. La mère de Karine Volckaert, tuée à l’âge de 8 ans, Jocelyne Milluy est, 30 ans plus tard, brisée mais toujours vaillante. « J’ai écrit une lettre à la juge de remise des peines pour lui demander de ne pas laisser sortir Patrick Tissier. On a signé, moi et les deux frères de Karine », témoigne Jocelyne Milluy, aujourd’hui septuagénaire. Sa fille Karine est la dernière victime de Patrick Tissier avant son arrestation et sa troisième incarcération. Celui que l’on surnomme l’« Ogre de Perpignan » a profité de sa deuxième libération, avec remise de peine, pour marquer l’année 1993 et la ville de Perpignan d’une pierre noire.

Le 6 août 1993, Patrick Tissier viole et tue sa voisine Concetta Lemma, avant de disparaître. Quelques semaines plus tard, le 10 septembre, il viole, avec une extrême violence, son amie Marie-Josée Gauze, qui survivra de justesse, malgré de nombreuses séquelles. Trois jours plus tard, le 13 septembre, il enlève, viole à plusieurs reprises, violente et tue la petite Karine Volckaert, fille de son amie Jocelyne Milluy, avant de jeter son corps au fond d’un puits. Pour Jocelyne Milluy, déterminée, empêcher la sortie de Patrick Tissier est devenu un combat.

Une mère face à la justice

Dans une lettre adressée à la vice-présidente de l’application des peines du Tribunal Judiciaire de Colmar, que Factuel a pu consulter, la mère de Karine demande officiellement à ce que le meurtrier de sa fille ne soit pas à nouveau remis en liberté par la justice. Patrick Tissier serait actuellement incarcéré à la maison centrale d'Ensisheim, dans le Haut-Rhin, où se...