Déficit de surveillance, état fragile, failles du Bureau des prisons… De nouveaux éléments sur la mort de Jeffrey Epstein
Quatre ans après la mort du prédateur sexuel, l’Associated Press publie 4000 pages de documents révélant l’état psychologique d’Epstein quelques jours avant sa mort et les dysfonctionnements dans la surveillance des détenus. Ainsi, le soir du suicide, les deux gardes censés faire des rondes dans les couloirs effectuaient des achats en ligne de meubles et de deux-roues.

Samedi 10 août 2019, 6h30 du matin. Les employés de l’administration pénitentiaire des États-Unis retrouvent Jeffrey Epstein pendu dans sa cellule du Metropolitan Correctional Center de Manhattan. Selon les informations de CBS et de la journaliste Laurence Haïm, alors en charge d’enquêter sur l’affaire pour la chaîne américaine, l’homme d’affaires « est décédé à son arrivée à l’hôpital ». Il emporte ainsi avec lui nombre de secrets sur un grand trafic sexuel de mineurs, qui implique des personnalités parmi les plus illustres de la planète. Parmi elles, le prince Andrew d’Angleterre, l’ancien agent de mannequin Jean-Luc Brunel, retrouvé mort dans sa cellule à Paris en février 2022, ou encore Larry Nassar, l’ancien médecin de l’équipe américaine de gymnastique, accusé d’avoir abusé sexuellement de dizaines d’athlètes, et avec qui Epstein entretenait une relation épistolaire pendant son séjour en prison.
Quatre ans plus tard, l’Associated Press publie 4000 pages de documents révélant de nouveaux éléments sur ce suicide brutal. Les documents montrent ainsi une personne atteinte d’apnée du sommeil, d’hypertension, mais aussi touchée psychologiquement et humiliée socialement. Une fragilité mentale qui pousse d’ailleurs Epstein à tenter une première fois de mettre fin à ses jours le 23 juillet 2019. Une tentative de suicide ratée qui lui laisse simplement des contusions et des écorchures au cou. « Je ne savais pas qu’Epstein avait tenté de se donner la mort quelques jours avant son décès, indique la journaliste Laurent Haïm à Factuel. En revanche, je sais qu’Epstein a pris contact avec sa petite amie du moment un ou deux jours avant son suicide. Elle vit d’ailleurs encore du côté de Manhattan. Il lui avait assuré qu’il n’avait aucunement la volonté d’en finir avec la vie. Il se disait combatif. »
Aucune pulsion suicidaire
Son état est malgré tout instable, une information corroborée par les documents dévoilés par les...