Médecine

Origine du Covid : une étude pointe du doigt la province chinoise du Yunnan

Brice Perrier
8 min
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Une étude dirigée par le biologiste de l’évolution Alexandre Hassanin vient d’analyser des coronavirus de type SARS collectés au Vietnam. Certains s’avèrent proches de SARS-CoV-2 et montrent un niveau très élevé de recombinaison géographiquement liée à la province chinoise du Yunnan. Cette étude permet de faire avancer la connaissance de ces virus.

scientifiques yunnan
Des scientifiques lors d'un test viral des personnels travaillant à la frontière, dans la province de Yunnan, en Chine. Mars 2022.Costfoto/Sipa USA/SIPA

D’où vient le SARS-CoV-2, ce coronavirus qui a provoqué des millions de décès à travers le monde ? Près de quatre ans après la survenue de la pandémie de Covid dans la métropole chinoise de Wuhan, nous ne connaissons toujours pas son origine. Certains sont convaincus d’une origine zoonotique et d’une contamination humaine par des animaux vendus sur un marché de Wuhan ; d’autres soutiennent que SARS-CoV-2 provient d’une fuite de laboratoire dans cette ville à la pointe de la recherche mondiale sur les coronavirus, comme Factuel a pu le constater au printemps dernier à l’Académie de médecine.

Faute de données permettant de les prouver, ces deux possibilités demeurent toutefois de simples hypothèses. Trop peu de recherches sont menées sur ce sujet, la Chine ne permettant pas d’investiguer sur son sol. Une équipe dirigée par Marc Eloit, virologue à l’Institut Pasteur, avait découvert en 2020 chez des chauves-souris au Laos le virus aujourd’hui encore le plus proche de SARS-CoV-2 avec un génome présentant une identité de près de 97%. Un autre scientifique français, Alexandre Hassanin, biologiste de l’évolution au Muséum national d’Histoire Naturelle, apporte une nouvelle contribution importante. Il désigne le Yunnan, cette province du sud de la Chine, comme le territoire plus que probable des chauves-souris porteuses du virus dont provient SARS-CoV-2.

L’indice des chauve-souris

Avec une équipe de chercheurs français, vietnamiens et hongrois, Alexandre Hassanin a découvert et analysé 38 génomes de coronavirus de type SARS représentant 17 espèces et collectés au Vietnam en échantillonnant plus de 1200 chauves-souris. Présentés le mois dernier dans une pré-publication, ces virus témoignent d’une grande diversité génomique et d’un niveau de recombinaison plus important que ce que l’on imaginait. Celles-ci s’expliquent par la présence dans une même cellule de chauve-souris de deux virus différents qui vont pouvoir ainsi se combiner pour créer...

Une étude dirigée par le biologiste de l’évolution Alexandre Hassanin vient d’analyser des coronavirus de type SARS collectés au Vietnam. Certains s’avèrent proches de SARS-CoV-2 et montrent un niveau très élevé de recombinaison géographiquement liée à la province chinoise du Yunnan.

Avec une équipe de chercheurs français, vietnamiens et hongrois, Alexandre Hassanin a découvert et analysé 38 génomes de coronavirus de type SARS représentant 17 espèces et collectés au Vietnam en échantillonnant plus de 1200 chauves-souris. Présentés le mois dernier dans une pré-publication, ces virus témoignent d’une grande diversité génomique et d’un niveau de recombinaison important.

L’apport des différentes espèce de chauves-souris à la diversité des virus de type SARS est détaillé dans la pré-publication, mais elle identifie aussi l’origine géographique des différents fragments génomiques du SARS-CoV-2, avec 97% du gène codant de la spike qui renvoie à la province de Yunnan. Un chiffre que l’on ne retrouve dans aucune autre zone géographique.

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