La présence de vrais journalistes permet d'accentuer le réalisme d'une fiction.
Télévision
Faux direct, faux JT et vrais journalistes : comment le monde médiatique s’invite dans la fiction française
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Sur petit ou grand écran, les fictions françaises s’amusent souvent à mettre en scène le monde des médias. Parfois, de véritables journalistes jouent le rôle de journalistes. Qu’ils soient connus du grand public ou anonymes, faire appel à ces professionnels le temps d’une fiction n’a rien d’anodin. Plongée dans les coulisses, entre création et paysage médiatique.

« Pour les besoins d'une nouvelle série de Canal+, je recherche de véritables journalistes. Pour postuler, merci d'envoyer : nom et prénom, coordonnées téléphoniques, photos récentes, taille, CV, bande démo ou lien si vous avez [...]. »
Sur Facebook, ce type d’annonces s’invite régulièrement dans les groupes dédiés aux échanges d’offres d’emploi et autres bons plans entre journalistes. Ces dernières années, de vrais journalistes étaient recherchés pour faire de la figuration dans les séries Marseille (Netflix), Baron Noir et Les Sauvages (Canal+). Côté films, on retrouve des castings pour Zaï Zaï Zaï Zaï, de François Desagnat ; France, de Bruno Dumont - qui apparaît dans l’annonce sous son titre de travail : Par un demi-clair matin - ou encore Les Choses humaines d'Yvan Attal, tous sortis en 2021.
Delphine, éditrice pigiste pour plusieurs magazines, a justement répondu à l’une des ces annonces pour jouer dans Flashback, de Caroline Vigneaux, sorti le 11 novembre 2021 sur Amazon Prime Video. « J’avais un peu de temps, alors je me suis dit pourquoi pas tenter l’expérience », raconte celle qui décroche un rôle de silhouette, plus visible que celui de figurant, avec parfois quelques répliques à prononcer. La scène est simple : « Il s’agit d’une sortie de tribunal où une meute de journalistes attend un avocat après le verdict. » Delphine se souvient avoir enchaîné 21 prises. Finalement, la scène est coupée au montage. Une déception pour l’éditrice, qui garde cependant un bon souvenir de cette expérience, pour un cachet de 126,74 euros brut.
Un souci d'authenticité et de réalisme ?
Flora* n’est pas aussi enthousiaste. Pigiste et « en recherche d’argent », elle a également répondu à une annonce postée sur Facebook. Elle écourtera sa présence sur le tournage, jugeant ce travail « mal payé et ingrat ». Avec les transports non pris en charge, les horaires et le lieu de tournage...
Des faits
En France, les producteurs de fictions font souvent appel à de vrais journalistes pour jouer leur rôle dans des films ou séries.
Des effets
En matière de déontologie, il est possible pour un journaliste d'annoncer de fausses informations s'il est clair qu'il s'agit d'un rôle et d'une fiction.