Indépendamment des JO, la ville de Paris prévient elle-même de la dangerosité des eaux usées de la Seine, dans sa communication officielle. « Les risques de noyades ou de suicides élevés justifient l'interdiction formelle pour les Parisiens de se baigner en dehors des zones mises en place par la municipalité. »
JO Paris 2024
Plan baignade de la Seine : la question de la sécurité des nageurs n’a toujours pas été abordée
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ENQUÊTE 3/3 – La baignade dans les eaux de la Seine après les Jeux Olympiques pose des questions de logistique. Au-delà des problèmes de santé que peut poser la bactérie E-coli, le fleuve n’est pas un espace de nage évident, et les problématiques liées à la surveillance des nageurs n’ont pas encore été tranchées.

La mairie de Paris persiste et signe : les Parisiens se baigneront dans les eaux de la Seine dès la fin des Jeux Olympiques 2024. Le site de la Ville précise que « des zones de baignade seront délimitées par des bouées et un ponton pour y accéder, avec des espaces pour se changer, se doucher et ranger ses affaires ». Mais qu'en est-il de la sécurité des nageurs ?
À quelques mois seulement de l’ouverture de la baignade, la question n’est pas encore réglée. De la préfecture de Police à la Ville de Paris, les informations se récoltent au compte-goutte et, à ce jour, personne n’a l’air prêt pour communiquer sur ce sujet majeur. Une seule certitude demeure : la Seine peut être dangereuse et il faudra s’occuper de cette problématique avant de mettre les Parisiens à l’eau.
Une baignade très réglementée
La baignade dans la Seine est réglementée par des directives strictes imposées par la préfecture de police de Paris. Dans le cadre du plan baignade, des réglementations applicables aux baigneurs seront mises en œuvre dans les trois bassins baignables après les Jeux Olympiques ; un premier au port de Bercy (XIIe arrondissement), face à la Bibliothèque nationale de France, un deuxième à hauteur du bras Marie (IVe arrondissement), face à l’île Saint-Louis, côté rive droite et un dernier, bras de Grenelle (XVe arrondissement), au niveau du port de Grenelle, face à l’île aux Cygnes. « L’expérience de la préfecture de police en matière de sécurité est un atout majeur pour encadrer la sécurité de l’opération baignade », explique Christelle Monteagudo, directrice de la communication de la préfecture de Paris.
Des normes régissent la sécurité des baigneurs. Le Code de la santé publique encadre les questions de qualité de l’eau, le Code du transport s’applique aux questions liées à la navigation fluviale et le...
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Des faits
La baignade dans les eaux de la Seine après les Jeux Olympiques pose des questions de logistique. Au-delà des problèmes de santé que peut poser la bactérie E-coli, le fleuve n’est pas un espace de nage évident, et les problématiques liées à la surveillance des nageurs n’ont pas encore été tranchées, à 10 mois des épreuves olympiques.
Des effets
En plus de la bactérie E-coli, présente dans l'eau de la Seine, une autre inquiète les professionnels : la leptospirose. Selon Axel Lamotte, maître nageur et directeur de la communication du syndicat des Maîtres-nageurs, « ce virus dangereux provenant de l’urine de rat s’infiltre partout, souvent dans les oreilles, et peut s’avérer mortel ».
On compterait également beaucoup plus de cadavres dans la Seine que ce qui est rendu public. « On ramasse en moyenne deux cadavres tous les trois jours dans la Seine », confie à Factuel un ancien agent de la brigade fluviale.