En région parisienne, le nombre d'hébergements d'urgence se révèle bas. D'après une source policière, interrogée par Factuel, il n'y aurait qu'une dizaine d'hébergements de ce type en Seine-Saint-Denis, 8 dans les Hauts-de-Seine et 7 dans le Val-de-Marne. À Paris intra-muros, une dizaine de centres d'hébergement d’urgence existent, mais sont concentrés dans l’est et le sud de la ville.
violences faites aux femmes
Une crise des hébergements d’urgence pour les femmes victimes de violences conjugales
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2 effets
Victimes, associations et forces de l’ordre sont unanimes : les hébergements d’urgence pour les victimes de violences conjugales sont trop peu nombreux pour parvenir à les accueillir et les sécuriser correctement. Souvent, ces logements sont précaires, voire insalubres. Alors que 77 femmes sont décédées depuis le 1er janvier 2023 sous les coups de leurs conjoints, les victimes peinent à disposer d’une place dans l’urgence.

« On se retrouve souvent avec plus de dossiers pour des violences conjugales que pour du trafic de drogue depuis le Covid. Et il y a beaucoup trop de situations d’urgence face au peu de places d’hébergement ». Marcel (prénom modifié à sa demande), officier de Police Judiciaire en région parisienne, a accepté de témoigner pour Factuel des difficultés que rencontrent les forces de l’ordre et associations pour trouver des places en hébergements d’urgence aux victimes de violences conjugales.
Les forces de l’ordre démunies
« Le dernier exemple en date est celui d’une victime que j’ai auditionnée pour une plainte de violences conjugales et qui était en très grand danger. Elle avait fui le domicile conjugal avec deux enfants en bas âge et était hébergée temporairement chez sa sœur, même si son ex-compagnon avait connaissance de sa cachette. Il fallait agir dans l’urgence, surtout qu’elle cochait tous les critères de la grille d’évaluation du danger qui permet de déterminer le niveau d’urgence d’une situation. Pourtant, j’ai dû passer des heures au téléphone pour parvenir à la mettre en sécurité, car il n’y avait aucune place correcte disponible. Et tout le monde n’a pas le temps de faire ça à chaque fois face au nombre de plaintes que l’on reçoit », raconte Marcel, désabusé.
Avec une hausse de 25% des violences conjugales à Paris depuis 2021, le nombre d'hébergements d’urgence se révèle plutôt faible en région parisienne, surtout lorsque l’on sait qu’ils sont habilités à recevoir tout type d’urgence, pas seulement conjugales. En effet, d’après des informations policières que Factuel a pu consulter, sont recensés 8 hébergements d’urgence dans le département des Hauts-de-Seine (92), une dizaine dans l’ouest de la Seine-Saint-Denis et 7 dans le Val-de-Marne (94). À Paris intra-muros, une dizaine de centres d'hébergement d’urgence existent, mais se concentrent principalement dans l’est...
Des faits
Selon les associations militant contre les violences faites aux femmes et les forces de l'ordre, les hébergements d'urgence pour les victimes de violences conjugales ne sont pas assez nombreux. Ces logements sont souvent précaires, voire insalubres. Alors que 77 femmes sont décédées depuis le 1er janvier 2023 sous les coups de leurs conjoints, il est difficille pour les victimes d'accéder à un de ces logements en urgence.
Des effets
En 2021, dans un rapport, la Fondation des Femmes annonçait que 4 victimes sur 10 ne parvenaient pas à trouver d’hébergement d’urgence.