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Une victime du prêtre Louis Ribes témoigne : « J’ai subi des attouchements pratiquement tout le temps »

Une victime du prêtre Louis Ribes témoigne : « J’ai subi des attouchements pratiquement tout le temps »

ENTRETIEN 2/2 - Luc Gemet est l’une des victimes du prêtre Louis Ribes, surnommé « le Picasso des églises ». Entre l’âge de 8 et 15 ans, il a été violé par le religieux, dont les vitraux ornent encore une chapelle désacralisée à Givors, près de Lyon. Pour Factuel, il raconte son calvaire.

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C’est en 1972 que Luc Gemet, âgé de 8 ans, fait la rencontre de Louis Ribes. A l’époque, le prêtre enseigne au séminaire de Vienne-Estressin (Isère), à une quarantaine de kilomètres au sud de Lyon.

Élevé au sein d’une famille très croyante, Luc passe ses vacances scolaires au séminaire du père Ribes et devient le « garde-malade » du religieux, qui dit souffrir de diabète et de problèmes cardiaques. « Il devait se dire qu’il y avait moins de monde autour pour observer ce qu’il se passait, raconte Luc Gemet, ajourd'hui âgé de 59 ans. J’ai subi des attouchements pratiquement tout le temps, et du chantage de toutes les façons possibles ».

J’ai subi des attouchements pratiquement tout le temps, et du chantage de toutes les façons possibles

Louis Ribes, qui réalise une intense activité artistique en parallèle de son ministère de prêtre, fait poser nus les jeunes enfants qu’il côtoie à l’époque. Il en profite pour abuser d’eux avant et après la pose. « On devait se déshabiller, parfois seuls, parfois avec d’autres enfants. Il nous demandait de nous mettre dans telle ou telle position. Maintenant que j’ai un regard d’adulte, je me rends compte que certaines positions étaient obscènes », relate Luc Gemet. Aujourd’hui, avec des associations de victimes de pédocriminalité, il cherche à identifier d’autres victimes de Louis Ribes. « Des centaines », selon lui. « J’ai rencontré pleins de gens qui ont vraiment envie que les choses changent. Je me dis que toute cette merde qu’on a vécue doit au moins avoir une utilité ! », souffle-t-il.

Surtout, le quinquagénaire réclame le retrait de toutes les « œuvres » réalisées par Ribes. Certaines ornent encore des églises, comme à Givors, près de Lyon, où trois vitraux n’ont toujours pas été retirés malgré les protestations des victimes et leur famille. « ...