Avec plus d'un million de bovins abattus chaque année sur le sol français, 2 steaks hachés sur 3 dans la grande distribution qui sortent de ses usines et sa marque populaire Charal, qu’on retrouve dans presque tous les supermarchés, difficile d’ignorer Bigard quand on s’intéresse au monde de l’élevage.
« Vous êtes obligés de passer par lui. Il a colonisé toute la filière », surenchérit auprès de Factuel un éleveur bovin implanté en Loire-Atlantique, qui souhaite rester anonyme. Cet anonymat sera exigé par la grande majorité de nos intervenants. Un impératif de survie économique résumé par André*, éleveur normand d’une cinquantaine de bêtes : « Si mon nom sort et que Bigard refuse demain de m’acheter mes vaches, qui va me les prendre ? »
Près de 90.000 éleveurs bovins fournissaient Bigard en 2021, selon les chiffres du groupe.
Bigard édicte les règles
Depuis la reprise de l’abattoir municipal à Quimperlé en 1968, l’entreprise familiale a fait du chemin. Son actuel PDG, le très discret Jean-Paul Bigard, ouvre dans les années 1990 l’ère fastueuse des acquisitions : Arcadie en 1995, Charal en 1997, Socopa en 2009. « Il a beau être dominant dans le bovin, son rêve a toujours été de racheter une marque de porc. Il a raté Madrange et Herta, et maintenant, à mon avis, il vise Fleury Michon », avance l’ancien PDG d’un grand groupe industriel qui a côtoyé l’entrepreneur dans l’intimité des cabinets ministériels. Un rêve qu’il est en passe d’accomplir puisqu’en 2022, il met la main sur les abattoirs et les outils de découpe de porc du groupe Avril, reléguant l’industriel Cooperl au rang de numéro 2 du secteur.
Avec ses 60 sites, composés d’une trentaine d’abattoirs d’animaux de boucherie, le géant de la viande règne aujourd’hui sur un immense réseau. Dans certaines régions, inutile pour les éleveurs d’aller voir...
Comment Bigard, le géant du marché de la viande, dicte sa loi aux éleveurs
Avec plus d'un million de bovins abattus chaque année sur le sol français, 2 steaks hachés sur 3 dans la grande distribution qui sortent de ses usines et sa marque populaire Charal, qu’on retrouve dans presque tous les supermarchés, difficile d’ignorer Bigard quand on s’intéresse au monde de l’élevage.
« Vous êtes obligés de passer par lui. Il a colonisé toute la filière », surenchérit auprès de Factuel un éleveur bovin implanté en Loire-Atlantique, qui souhaite rester anonyme. Cet anonymat sera exigé par la grande majorité de nos intervenants. Un impératif de survie économique résumé par André*, éleveur normand d’une cinquantaine de bêtes : « Si mon nom sort et que Bigard refuse demain de m’acheter mes vaches, qui va me les prendre ? »
Près de 90.000 éleveurs bovins fournissaient Bigard en 2021, selon les chiffres du groupe.
Bigard édicte les règles
Depuis la reprise de l’abattoir municipal à Quimperlé en 1968, l’entreprise familiale a fait du chemin. Son actuel PDG, le très discret Jean-Paul Bigard, ouvre dans les années 1990 l’ère fastueuse des acquisitions : Arcadie en 1995, Charal en 1997, Socopa en 2009. « Il a beau être dominant dans le bovin, son rêve a toujours été de racheter une marque de porc. Il a raté Madrange et Herta, et maintenant, à mon avis, il vise Fleury Michon », avance l’ancien PDG d’un grand groupe industriel qui a côtoyé l’entrepreneur dans l’intimité des cabinets ministériels. Un rêve qu’il est en passe d’accomplir puisqu’en 2022, il met la main sur les abattoirs et les outils de découpe de porc du groupe Avril, reléguant l’industriel Cooperl au rang de numéro 2 du secteur.
Avec ses 60 sites, composés d’une trentaine d’abattoirs d’animaux de boucherie, le géant de la viande règne aujourd’hui sur un immense réseau. Dans certaines régions, inutile pour les éleveurs d’aller voir...
Manuscrits, photos, vidéos, etc.
Le groupe Bigard est devenu incontournable dans la filière de l'élevage et les éleveurs doivent se plier à ses règles.
Des effets
Des éleveurs vendent leurs bêtes à vil prix ou à perte aux opérateurs du groupe Bigard.
La crise des éleveurs et le déclin du cheptel français s’accentuent.
Certains éleveurs envisagent l’élevage de races moins nobles pour entrer dans leurs frais.
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