Insécurité, drogue, familles de détenus… La vie d’Alençon et Condé rythmée par la prison

Dix euros la dose à 20 minutes du centre-ville d’Alençon, et des tentatives d’introduction dans la prison de Condé-sur-Sarthe. Alors qu’un « plan crack » a été annoncé le 12 janvier dernier par le maire d’Alençon, Joaquim Pueyo, accompagné du préfet de l’Orne et de la procureure de la République, certains détenus en semi-liberté ou bénéficiant de permissions profiteraient, selon le personnel pénitentiaire, de ces moments de quiétude pour consommer cette drogue et en acheminer au sein de la prison. Une situation qui n’est pas nouvelle. Le 27 septembre 2019, déjà, un individu venu rendre visite à un détenu avait tenté de lui glisser 50 grammes de produits stupéfiants avant d’être interpellé.

Interrogé, Joaquim Pueyo ne semble pas surpris des liens entre la consommation de crack et le centre pénitentiaire : « Le crack est effectivement présent à Alençon, comme dans beaucoup de villes moyennes malheureusement. Le profil des consommateurs a un spectre très large tant au niveau de l’âge et des revenus que du milieu social. Ce n’est donc malheureusement pas une surprise d’apprendre que des détenus en semi-liberté ou en permission sont également des consommateurs de cette drogue. »

La peur des détenus qui pâtit sur les riverains

Si la question du crack inquiète en effet les Alençonnais et Condéens, les nombreux coups d'éclats et épisodes de violences au sein du centre pénitentiaire font eux aussi partie de leurs préoccupations. Dans le centre commercial situé entre la ville et sa commune voisine, les commerces pâtissent des incidents qui se déroulent en prison. « Dès qu’il y a une agression en cours au centre pénitentiaire, elle sort dans la presse et les gens désertent les lieux voisins, comme le centre commercial. Nous avons une population plutôt âgée, qui lit régulièrement les journaux locaux et a été très marquée par l’attentat de 2019 et les blocages...