
Je m'appelle Gabrielle Deydier, j'ai 43 ans et je suis autrice.
En 2014, j’ai créé un webzine culturel atypique, Ginette Le Mag. J’ai ensuite publié une nouvelle, Les petites grosses se cachent pour mourir. Apparue sur la scène médiatique en 2017 grâce à mon essai On ne naît pas grosse, paru aux éditions Goutte d’Or, j’ai depuis décliné le sujet de la discrimination envers les personnes grosses sur plusieurs supports. Je suis également coréalisatrice du documentaire Arte On achève bien les gros (2020), doublement primé au FIGRA et conférencière.
Mes textes qui ont été publiés sont des textes très intimes. J’y raconte entre autres des compulsions alimentaires, le dégoût de soi et le rapport au corps.
À chaque fois que j'ai dit oui, c'était de façon bénévole
En 2021, un éditeur indépendant me contacte pour me demander de relire un texte que sa maison souhaite publier. Il s’agit d’une fable russe datant du début du XXe siècle, d’un auteur décédé il y a presque 100 ans, et ces jeunes éditeurs se demandent si cet auteur était « grossophobe ». Le thème fait débat dans leur équipe. Certains sont mal à l’aise. La fable, caustique, absurde, drôle et surréaliste, est bien écrite. Le sujet : un monsieur rapetisse jusqu’à disparaître. Il est marié à une odieuse grosse dame qui le maltraite. Ni plus, ni moins.
Ce n’est pas la première fois qu’on me sollicite pour des relectures. À plusieurs reprises, on m’a déjà demandé de relire des scénarios de romans graphiques où étaient représentées des personnes grosses. Je dois dire si je trouve les textes et représentations stigmatisantes, insultantes ou grossophobes, tout simplement. A chaque fois que ces demandes viennent de personnes inconnues, je refuse. Mais j'ai du mal à refuser quand il s'agit de gens que je connais, ou envoyés par des...

Manuscrits, photos, vidéos, etc.