Italie : « Le peuple se sent seul dans la gestion de la crise migratoire »

Factuel. Dans votre livre, vous racontez l’histoire d’Angelica Balabanoff, considérée comme la grand-mère du socialisme européen. En quoi a-t-elle, à sa façon, changé l’histoire ?

Alberto Toscano. Elle a participé à des mouvements qui ont changé l’histoire. Elle a également réfléchi à toute cette période à laquelle elle participe. Elle a eu des accents de regrets concernant certains mouvements avec lesquels elle a collaboré. Elle a ainsi collaboré avec Mussolini, quand il était socialiste. Elle été amie de Lénine et Trotski et a participé à la Révolution soviétique ce qu'elle a regretté dans un premier temps. Elle regrettera ensuite ce que le socialisme à la soviétique est devenu, tant par l’autoritarisme, la négation et l’oppression.

Est-ce que le socialisme a encore une place dans l’échiquier politique italien ?

Aujourd’hui, il y a une formation politique italienne qui fait partie du groupe socialiste au Parlement européen, nommée « Il Partito democratico ». Elle est dérivée de l’évolution de deux partis, le parti communiste et la démocratie chrétienne. Il s’agissait des deux grands partis des années 50-60 et ce, jusqu’au début des années 80. Il y a ensuite eu une mutation génétique qui les a amenés à se fondre dans le Partito Democratico. On peut s’interroger sur la signification du socialisme. Qu’est-ce que la gauche ? Certains à gauche demandent la création d’un service militaire national. Quelques revendications historiques de la gauche sont devenues un patrimoine de la société dans son ensemble. Les socialistes ont gagné en Italie, mais la société actuelle est très méfiante vis-à-vis des partis de gauche et de ce qu’ils sont devenus. Sur le plan électoral, le partis de gauche de la social-démocratie, jusqu’au communisme sont en forte difficulté.

Une vive polémique secoue actuellement l’Italie, après la censure par une chaîne de télévision italienne d’un écrivain « antifasciste ». Y a-t-il comme en France, un...