Élections européennes

Les Français ont envie d’Europe mais la jugent inefficace

6 min

À moins de deux mois des élections européennes, alors que la campagne pour élire un nouveau parlement est lancée, on peut s’interroger : que pensent les Français de l’Europe ?

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Que pensent les Français de l’Europe ?Henri Lajarrige Lombard / Unsplash

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.


Les enquêtes eurobaromètres de 2023 apportent un éclairage saisissant : les Français sont devenus méfiants à l’égard de l’Union. Au printemps 2023, seulement 34 % font confiance à l’Union alors que c’est le cas de 47 % des Européens. 48 % se disent très pessimistes sur le futur de l’Union, le plus fort pourcentage des 27 pays membres. Les Français sont aussi les plus nombreux à juger mauvaise la situation économique de l’Union (52 % contre 44 % en Europe). Ils sont encore les plus réticents à l’égard du plan européen de relance économique de 800 milliards d’euros, jugé efficace par seulement 35 % (et inefficace pour 38 %). Cela dit, 69 % jugent aussi mauvaise la situation de l’économie nationale et 46 % estiment que leur qualité de vie s’est dégradée au cours des 12 derniers mois. Ces chiffres défavorables concernant l’Union peuvent donc probablement s’expliquer à la fois par une défiance spécifique envers l’Europe mais aussi par un pessimisme général à l’égard des institutions et des politiques publiques, qui tend à se renforcer selon le Baromètre de la confiance politique.

Remontons dans le temps pour comprendre l’évolution de l’opinion des Français à l’égard de l’Union européenne. Le Traité de Rome instituant un partenariat économique entre six pays (Allemagne, France, Italie, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg) a été signé en 1957. Jusqu’au début des années 1990, l’opinion publique française était favorable à cette entente qui devait permettre d’éviter la guerre entre Européens et de construire la paix, tout en accélérant la croissance économique et le développement des pays alliés. Cet optimisme était facilité par le caractère encore embryonnaire de la construction européenne. Si les élites politiques françaises ont fortement contribué à l’émergence progressive de l’Union, ce n’était pas un sujet important de la...

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