Les éditeurs adaptent leur stratégie commerciale.

Les éditions du Masque, propriété de JC Lattès, et plus largement du groupe Hachette, éditeur historique en France de l'œuvre d'Agatha Christie, ont annoncé le 17 avril dernier une nouvelle révision des œuvres de la romancière britannique. Son but : les rendre conformes aux prescriptions faites par la société Agatha Christie Limited, gestionnaire des droits de l'autrice. Il s’agit ici de s'aligner sur les éditions étrangères, qui connaissent des modifications depuis quelques années pour éviter de « heurter » les lecteurs par des mots jugés choquants à l’endroit de certaines minorités.
Trois ans après le changement de titre du roman Dix petits nègres, devenu Ils étaient dix, le recours aux démineurs éditoriaux, selon la terminologie en vigueur au Journal officiel, semble désormais de plus en plus fréquent. Il alimente une opposition entre conservateurs et progressistes autour d’un sujet sensible auquel le marché doit faire face.
Considérations économiques
Si le débat autour de cette question est éminemment politique et idéologique, les stratégies commerciales des éditeurs s’adaptent à ces nouvelles considérations. « A l'annonce du changement de titre des Dix Petits Nègres en Ils étaient Dix, une partie des lecteurs s'est ruée sur les stocks, au point où le boom des ventes engendrées par la crainte de ne pas avoir la première version a évité une mise au pilon qui aurait été coûteuse. On avait fait d'une pierre deux coups ! », confie à Factuel une source proche des éditions du Masque, qui a indiqué que la future rareté de l’ouvrage avait suscité l'engouement dans les librairies.
Quelques semaines avant les romans d’Agatha Christie, ce sont les œuvres de l’auteur britannique Roald Dahl qui se sont vues expurgées des passages jugés « offensants », provoquant de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Les éditions Gallimard, à qui revient la charge de publier les versions françaises...

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