Éducation

Le déploiement des centres éducatifs fermés confronté à la fronde des élus et des habitants

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Depuis leur création en 2002, les Centres Éducatifs Fermés (CEF) bénéficient d’un déploiement massif et de moyens financiers importants. Ces dernières années, toutefois, le ministère de la Justice se heurte à une problématique grandissante : l’opposition des communes concernées par un projet de CEF.

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Association Défense de la Colline Des Puits à Apt.

Le 6 juillet, une conférence de presse se tient au siège des Républicains. Après plusieurs jours d’émeutes et violence à travers la France, le président du parti, Eric Ciotti, évoque « un plan pour rétablir l’ordre public ». Parmi ses propositions : le doublement du nombre de CEF d’ici 2027. Ces établissements à vocation éducative, au sein desquels sont placés des mineurs multirécidivistes de 13 à 18 ans, pour une période de 6 mois renouvelable une fois, sont présentés comme la dernière alternative avant la prison. La proposition des Républicains s’appuie sur le profil des émeutiers. Parmi les quelques 3.900 personnes interpellées lors des émeutes, on compte 1.244 mineurs, selon le bilan dévoilé 3 jours plus tôt par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Celui-ci précisait, par ailleurs, que la moyenne d’âge des émeutiers s’élevait à 17 ans, « avec parfois des enfants, il n’y a pas d’autres mots, de 12-13 ans ».

L’idée de déployer des CEF n’est pas nouvelle. Cette proposition figurait notamment dans le programme présidentiel de François Hollande en 2012, d’Emmanuel Macron en 2017, ainsi que de Valérie Pécresse et Marine Le Pen en 2022. Une volonté politique de tous bords, sur fond de lutte contre la délinquance des jeunes. Depuis leur création en 2002, le nombre de CEF n’a cessé de croître chaque année. À ce jour, on en dénombre 53 sur tout le territoire national. En septembre 2018, la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, annonçait la création de 20 CEF supplémentaires dits de « nouvelle génération ». Deux d’entre eux ont déjà été inaugurés – à Saint-Nazaire et Epernay – par son successeur à la Chancellerie, Eric Dupont-Moretti, lequel à profité de ces événements pour rappeler la volonté du gouvernement de poursuivre leur déploiement.

Mauvaise réputation des CEF

Trouver un nouveau lieu d’implantation pour les futurs CEF relève toutefois désormais...

Les centres éducatifs fermés, des structures alternatives à l'incarcération crées en 2002, font face à un rejet dans les communes où le ministère de la Justice projette d'en ouvrir.

Des problèmes de sécurité sont pointés du doigt par élus et habitants, notamment des fugues, vols et agressions commises par les mineurs hébergés dans ces centres.

Des collectifs d'habitants se mobilisent pour empêcher l'ouverture de ces centres dans leurs communes, craignant que la tranquillité de leurs villages soit troublée.

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