Samuel Paty

Samuel Paty : un ancien collègue estime que des professeurs ont « retourné leur veste » en le soutenant après l’avoir « ostracisé »

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Le procès des mineurs dans l’attentat islamiste contre Samuel Paty s’ouvre lundi 27 novembre, à Paris. Dix professeurs du collège du Bois d’Aulne se sont constitués partie civile et assisteront à ce procès. Dans un entretien audio non diffusé, que Factuel a pu écouter, un ancien professeur du collège de Samuel Paty accuse certains de ses collègues d’avoir retourné leur veste après avoir « ostracisé » l’enseignant.

collège bois d'aulne
Le procès des mineurs dans l’attentat islamiste contre Samuel Paty s’ouvre lundi 27 novembre, à Paris. Dix professeurs du collège du Bois d’Aulne se sont constitués partie civile et assisteront à ce procès.ISA HARSIN/SIPA

« Une bonne moitié de mes collègues, ceux qui se disent aujourd’hui ses amis, l’avait en réalité complètement ostracisé. Il fallait bien qu’ils évacuent leur culpabilité en la mettant sur le dos de quelqu’un d’autre : moi », dénonce Jean (le prénom a été modifié), un ancien professeur du collège du Bois d’Aulne de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), où enseignait Samuel Paty.

Dans un document audio que Factuel a pu consulter, cet ancien collègue du professeur d’histoire-géographie, assassiné par le terroriste islamiste Abdoullakh Anzorov le 16 octobre 2020, accuse certains de ses collègues à l’époque d’avoir aujourd’hui « retourné leur veste ». Pis, selon lui, l'Éducation nationale envisageait même de sanctionner Samuel Paty. Jean s’était lui-même montré très critique à l’époque vis-à-vis du cours sur la liberté d’expression donné par Samuel Paty les 5 et 6 octobre 2020 à ses classes de quatrième.

« Je suis menacé par des islamistes locaux », écrivait Samuel Paty

Voici le courriel qu’il adressait à Samuel Paty, ainsi qu’à l’ensemble de ses collègues du Bois d’Aulne, le samedi 10 octobre 2020 - soit six jours avant l’attentat terroriste qui coûtera la vie au professeur d’histoire-géographie : « Non seulement notre collègue a desservi la cause de la liberté d’expression, il a donné des arguments à des islamistes et il a travaillé contre la laïcité en lui donnant l’aspect de l’intolérance, mais il a aussi commis un acte de discrimination : on ne met pas des élèves dehors, quelle que soit la manière, parce qu’ils pratiquent telle ou telle religion ou parce qu’ils ont telles ou telles origines, réelles ou supposées. Mon éthique m’interdit de me rendre complice de ce genre de choses. »

Dès le lendemain, Samuel Paty réplique. Il adresse lui-aussi son courriel à l’ensemble des professeurs du collège, et répond point par point à la calomnie qui le vise depuis...

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