Aide alimentaire

Aide alimentaire : un gouvernement à réaction, des associations en perdition

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ENQUÊTE 2/2 - Face à des problèmes de financement sans précédent et des fonds publics insuffisants, les acteurs de l’aide aux plus démunis tancent le gouvernement d’agir pour maintenir la solidarité.

Les banques alimentaires
Les banques alimentaires ont enregistrés une hausse de "9% de bénéficiaires" en 2023crédit : UGO AMEZ/SIPA

Dans le XIIe arrondissement de Paris, Kenza et Marianne se sont levées aux aurores pour aller chercher leur panier repas au Secours populaire. « Ça fait plus d’un mois que je saute systématiquement le repas du midi », explique Kenza, désemparée. Cette situation, ils sont des millions à la vivre chaque jour. Un cercle vicieux pour un étudiant sur cinq qui ne mange pas à sa faim selon la Fédérations des associations générales étudiantes (FAGE). Pire, la moitié des jeunes interrogés sautent des repas pour des raisons financières.

Loin d’être circonscrite au seul cas des étudiants, la précarité alimentaire touche désormais l’ensemble des Français. La Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) estime que 5,5 millions de personnes ont eu recours à l’aide alimentaire en 2022. La Fédération française des banques alimentaires a aidé, à elle seule, 2,4 millions de ces Français. Un nombre qui a triplé depuis 2011 (820.000). Mais c’est bien 8 millions de Français qui seraient en précarité alimentaire aujourd’hui, d’après les chiffres de l'Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES). Femmes, retraités, salariés en CDD, personne n’est épargné par un fléau qui gangrène la société française. Une plaie béante dans le modèle social tricolore qui s’est accrue depuis la crise sanitaire du Covid et que l’État ne résorbe pas.

Accomplir notre mission devient de plus en plus difficile. 

Les banques et associations alimentaires prises en tenaille

Les banques et associations alimentaires se retrouvent prises en tenaille dans une triple crise inflationniste. « C’est l’effet ciseau. On voit un nombre de bénéficiaires qui augmente, une attrition des dons due à l’inflation et des frais de fonctionnement, des notes d’énergie qui flambent. Accomplir notre mission devient de plus en plus difficile », déplore Laurence Champier, directrice générale de la Fédération française des...

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