Immobilier

Réhabilitation du centre de Rennes : des propriétaires contraints de vendre

6 min

Rennes a décidé de réhabiliter son centre historique. De nombreux propriétaires, qui n’ont pas les moyens de financer les travaux, doivent revendre leurs biens à la Ville pour une valeur inférieure au prix du marché.

Centre ville de Rennes
Une vaste opération de rénovation d'immeubles délabrés a été entreprise avec pour objectif d'améliorer la qualité de l'habitat tout en préservant le patrimoine historique de la ville.Justin PICAUD/SIPA

Enveloppées par des revêtements et alourdies par l'ajout de salles de bains ou de toilettes, les structures en bois des immeubles médiévaux de Rennes sont fragiles. En 2008, un diagnostic connu baptisé "rapport Tattier" avait établi que 600 des 1600 immeubles du centre ancien étaient "dégradés". 300 se trouvaient dans un état "très sérieux". "On prononçait un arrêté de péril chaque semaine", se souvient Nathalie Appéré, maire de Rennes à l'époque.

Une vaste opération de rénovation d'immeubles délabrés a été entreprise avec pour objectif d'améliorer la qualité de l'habitat tout en préservant le patrimoine historique de la ville. La première phase de l'Opération d'amélioration de l'habitat (OPAH) a déjà conduit à la réhabilitation de près de 80 bâtiments. La deuxième phase, qui s’achève fin 2023, vise à rénover 120 autres édifices. En décembre dernier, le conseil municipal a adopté la troisième phase de l’opération centre ancien. Cette fois une centaine d’immeubles - environ 600 logements - devraient être rénovés sur la période 2023-2030.

Une société publique toute puissante

La municipalité a confié à Territoires publics, sa société publique locale d'aménagements, le soin d’inciter fortement les bailleurs à faire des travaux. Dans les immeubles les plus dégradés, la préfecture, à la demande de Territoires publics, oblige les propriétaires à réaliser des travaux sous peine d’être expropriés. Des procédures spécifiques peuvent être mises en place : déclaration d'Utilité Publique d'aménagement, acquisitions foncières pour rénover puis remettre sur le marché des logements dégradés et vacants, procédures de résorption de l’habitat insalubre, etc.

Violaine se souvient d’une assemblée ordinaire de copropriétaires en 2013 au cours de laquelle Territoires publics s’est invité pour parler de l’utilité de lancer une étude de diagnostic préalable du montant estimatif des travaux : « Ce n’était pas obligatoire mais Territoires publics a été très persuasif en nous expliquant...

Nos recommandations

s
partagez

Partagez une information avec notre rédaction

Factuel Media. Les faits sont têtus, nous aussi.

Découvrez encore plus

abonnez-vous