Éducation

Groupes de niveau : « Ce système creuse les inégalités et exacerbe les rivalités entre les élèves »

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ANALYSE - Jonas Didisse, économiste de l’éducation à l’université de Rouen Normandie, et Amaël André, chercheur en sciences de l’éducation estiment que si les groupes de niveau peuvent être efficaces sous certaines conditions, leur mise en place pourrait entraîner des effets pervers pour les élèves.

Classe dans un collège de Nice (Alpes-Maritimes)
Classe dans un collège de Nice (Alpes-Maritimes)SYSPEO/SIPA

Un « choc des savoirs » qui ne ravit pas les Français. Lancée par Gabriel Attal quand il était encore ministre de l’Éducation nationale, la réforme du collège censée rehausser le niveau des élèves français se heurte à une vive opposition. Après les parents en février, c’était au tour des enseignants de manifester leur mécontentement, le 2 avril dernier. Plusieurs syndicats dont le Snes-FSU, organisation majoritaire dans les collèges et lycées, avaient appelé à une nouvelle journée de grève et à des manifestations pour réclamer l’abandon de l’une des mesures phares de la réforme : l’instauration de groupes de niveau au collège, accusés par une très large partie de la communauté éducative d’organiser le « tri des élèves ». Une mobilisation qui a été suivie par près de 15% de grévistes dans les collèges, selon les chiffres du ministère de l'Éducation nationale. Face à la grogne persistante, Nicole Belloubet, l’actuelle ministre de l’Éducation à quant à elle inclut plus de souplesse à cette mesure arborant un nouveau vocable : « groupes de besoins ».

FACTUEL. Début février, Gabriel Attal a annoncé la mise en place de groupes de niveau pour les collégiens dès la rentrée 2024. Concrètement, comment vont-ils être organisés ?

Amaël ANDRÉ. Il est prévu que trois groupes de niveau soient constitués. Des groupes créés à l’appréciation des professeurs et au regard des notes obtenues par les collégiens lors de la première phase en classe entière. On en distingue trois : Un fort, un moyen et un faible qui seront effectifs pour les classes de 6e et 5e dès la rentrée 2024, suivi par les 4e et les 3e à partir de 2025. En clair, les élèves de sixième et de cinquième suivront leurs cours de mathématiques et de français dans des groupes distincts de leur classe habituelle.

Est-ce une bonne solution pour élever le niveau des collégiens ?...

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