Dubaï

Après la COP28, fin de partie pour les énergies fossiles ?

9 min

Chaque année, les négociations des COP sur le climat se déroulent un peu plus sous pression. Année la plus chaude jamais connue par l’humanité, 2023 a battu les records. Loin d’avoir commencé à décroître, nos émissions de gaz à effet de serre n’ont même pas encore atteint leur plafond. Comme l’a montré une étude publiée pendant le sommet, les émissions mondiales de dioxyde de carbone d’origine fossile (CO2) ont à nouveau augmenté de 1,1 % en 2023…

Une usine industrielle aux États-Unis
La COP28 s'achève à Dubaï sur un compromis historique, mais n'a pas réussi à totalement évacuer l'éléphant dans la pièce : l'avenir des énergies fossiles. Chris LeBoutillier / unsplash

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

Et même si certains scénarios du pire s’éloignent peu à peu, les résultats des négociations climatiques tardent à être au rendez-vous. Les politiques mises en œuvre par les États sont loin de nous placer sur une trajectoire conforme à l’accord de Paris, comme l’a confirmé le rapport annuel de l’ONU.

Un sommet sous haute tension donc, d’autant plus qu’il se déroulait dans l’ombre de l’industrie fossile, notamment par le choix de son président, Sultan al-Jaber, ministre de l’Industrie et des Technologies avancées des Émirats arabes unis mais aussi dirigeant de la compagnie pétrolière nationale, Adnoc. Méfiance renforcée par une fuite de documents révélée par la BBC, témoignant d’un mélange des genres dans la préparation de la COP, mais aussi par la présence record de lobbyistes en faveur d’énergies fossiles.

Pourtant, après une COP27 largement décevante, contre toute attente, cette COP28 est plutôt à ranger parmi les COP « à succès ».

  • D’abord parce que le fonds sur les pertes et préjudices (« loss and damages » en anglais) est enfin opérationnel.
  • Mais aussi – et c’est probablement la vraie nouveauté – parce que dans le cadre du « bilan mondial » de l’accord de Paris, les pays se sont (enfin) entendus sur une perspective de sortie des combustibles fossiles.

Un succès dès le premier jour

Dès le 30 novembre – le premier jour du sommet – un accord a été trouvé sur l’opérationnalisation du fonds international sur les pertes et préjudices créé un an plus tôt lors de la COP27 à Charm-el-Cheikh. C’était une revendication de longue date des pays du Sud et, depuis plusieurs années, l’un des principaux points de crispation le long de l’axe Nord-Sud.

Son objectif est d’aider financièrement les pays...

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