Arménie

Arménie-Azerbaïdjan : comment s’organise l’échange de dépouilles

Marie-Charlotte Noulens
5 min

Des centaines de civils et militaires sont portés disparus. La Croix-Rouge organise l’échange et le retour des dépouilles entre les familles, l'un des neuf points de l'accord de cessez-le-feu du 9 novembre 2020.

Croix-Rouge
Des manifestants brandissant des drapeaux arméniens devant un véhicule de la Croix-Rouge lors d'un rassemblement à la frontière arméno-azerbaïdjanaise le 20 mai 2023.Alexander Patrin/TASS/Sipa USA/SIPA

Sur les hauteurs d'Erevan, un vent glacial souffle sur Erablur et fait claquer la centaine de drapeaux arméniens. En ce mois de février 2021, 3 mois après la signature de l'accord tripartite entre la Russie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan imposant un cessez-le-feu, la terre est fraîchement retournée. Ici, on creuse une tombe, là, on pleure un proche tandis qu'une messe d'enterrement avec les honneurs militaires se fait entendre en écho. D'autres maintiennent leur douleur au creux d'une main posée sur la bouche, pour ne laisser s'échapper aucun bruit. Erablur, « les trois collines » en arménien, est un cimetière militaire depuis les années 90, date des premiers affrontements entre l’Arménie et l'Azerbaïdjan.

Au cœur du conflit, la région du Haut-Karabagh. Cette enclave arménienne située en Azerbaïdjan a autoproclamé son indépendance à la chute de l'URSS. Une décision contestée par l'Azerbaïdjan, et soutenue par l'Arménie, qui a conduit à un conflit larvé marqué par 3 affrontements armés majeurs de 1988 à 1994, en 2016 et plus récemment en 2020, du 27 septembre au 10 novembre. Pendant 44 jours, l'Azerbaïdjan a conduit une offensive de grande envergure contre la région, avec le soutien de la Turquie. Lors de ces 6 semaines de combats, l'Azerbaïdjan a conquis environ un tiers du Haut-Karabagh, et repris le contrôle de 4 des 7 districts qui entourent la région, occupés par l'Arménie à l'issue du premier cessez-le-feu de 1994. Le village de Vahram se trouve parmi les territoires perdus du Haut-Karabagh.

Cet homme de 46 ans a été tué en octobre 2020 lors des combats. « Il pensait pouvoir défendre le village avec ses frères », murmure Lalaïan, son père, à Factuel. Aujourd'hui, sa famille, réfugiée à  Erevan, vient lui dire un dernier adieu à Erablur, où il est enterré. Un deuil qui n'aurait jamais pu être possible sans le concours...

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