Liban

Au Liban, des festivités en temps de guerre et de crise

Alexandre Aoun
5 min

Au Pays du Cèdre, près d’un tiers de la population est de confession chrétienne. Suivant majoritairement le rite occidental, ils fêtent la nativité du Christ le 25 décembre. Les Libanais festoient tout en s’adaptant tant bien que mal à cette conjoncture.

Noël au Liban
Au Pays du Cèdre, près d’un tiers de la population est de confession chrétienne. Suivant majoritairement le rite occidental, ils fêtent la nativité du Christ le 25 décembre.CHINE NOUVELLE/SIPA

Certains Libanais espéraient voir la venue d’Emmanuel Macron pendant les fêtes. Finalement, le président français a choisi de séjourner deux jours en Jordanie pour voir les soldats de l’opération Inherent Resolve. Consolation pour le pays du Cèdre, comme à chaque veille de vacances la diaspora est revenue en nombre.

Des dizaines de milliers de Libanais vivant à l’étranger ont pris un vol direction Beyrouth et ce, malgré les prix à la hausse des compagnies aériennes et les tensions régionales. « C’est une tradition de revenir pendant les fêtes, qu’importe la situation géopolitique, on a besoin de retourner au pays et la famille a besoin de nous voir, c’est une sorte de cadeau commun », raconte à Factuel Tatiana, une franco-libanaise travaillant à la Défense.

Des fêtes de fin d’année sous le signe de la solidarité

Du côté des locaux, place aux festivités avec un brin de mélancolie. « Entre Noël et le nouvel an, c’est une micro-parenthèse pour nous », tonne d’emblée Firas un jeune commerçant beyrouthin qui peine à vendre ses produits au quotidien. « Ici, les gens ont du mal à faire abstraction du quotidien », déplore-t-il alors que l’ensemble de la population libanaise attend des jours meilleurs. « L’arrivée de la diaspora est à la fois positive pour notre moral et un peu pour notre porte-monnaie », souligne-t-il avec espoir, notant tout de même un afflux de clients dans son échoppe ces derniers jours.

Depuis 2019, le pays du Cèdre sombre dans une crise multidimensionnelle. Plus de 80% de la population vit sous le seuil de pauvreté, les banques sont insolvables, la monnaie a perdu près de 90% de sa valeur, les pénuries s’accumulent et le pays n’a plus de président depuis la fin du mandat de Michel Aoun le 31 octobre 2022.

Malgré ce constat morose, les décorations sont...

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