Législation

Canada : 5 ans après la légalisation du cannabis, le trafic n’a pas disparu et l’industrie légale souffre

4 min

Depuis sa légalisation au Canada en 2018, le cannabis se vend dans des boutiques qui ont pignon sur rue. Pour autant, la consommation n’a pas augmenté de façon exponentielle et le marché noir demeure très actif, notamment auprès des jeunes.

cannabis canada
Un dispensaire de cannabis au milieu d'autres commerces à Toronto, au Canada.Roberto Machado Noa/Shutterstock/SIPA

Annoncée comme une catastrophe par ses opposants il y a cinq ans, la légalisation du cannabis n’a pas entraîné une hausse substantielle de la consommation au Canada. En 2021, 19,7% de la population québécoise consommait du cannabis contre 14,9% avant la légalisation. « Deux facteurs expliquent néanmoins cette augmentation : le premier, c’est l’attrait due à la médiatisation et à l’accès légal et simplifié au cannabis », explique à Factuel le professeur émérite de l’université de Montréal et expert en toxicomanie, Serge Brochu. « Aussi, avec la légalisation du cannabis, l’effet de honte et de peur d’avouer une consommation illégale disparaît », ajoute-t-il. Aussi, la pandémie de COVID-19 est régulièrement citée comme un facteur contribuant à cette augmentation, beaucoup d'adultes ayant développé des troubles psychologiques ou psychiatriques et se tournant vers le cannabis pour se soulager.

Cependant, depuis 2021, les chiffres tendent à se stabiliser. La consommation de cannabis n’a pas augmenté et reste sous la barre des 20%. En revanche, malgré ses objectifs initiaux, la légalisation du cannabis au Québec n'a pas neutralisé le marché noir. « Encore aujourd'hui, près de la moitié des consommateurs se tournent vers le marché illégal », explique Serge Brochu. En effet, 56% des utilisateurs continuent de s'approvisionner auprès de revendeurs illégaux. Un chiffre qui met en lumière les limites de la Société québécoise du cannabis (SQDC) malgré son succès relatif à capter près de 50% du marché.

Le marché illicite, produisant environ 3000 tonnes de marijuana par an et générant jusqu'à 22 milliards de dollars de revenus, reste donc un concurrent robuste pour la Société Québécoise Du Cannabis. Malgré les risques de santé associés aux produits de rue, une part significative des utilisateurs préfère toujours les options illégales - souvent en raison de la relation de confiance établie de longue date avec leur vendeur....

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