Guerre Israël-Hamas

Comment le Hamas a récupéré le désespoir palestinien

8 min

The Conversation - Le Hamas a conduit une attaque de grande ampleur contre Israël. Sur le terrain, on ressent clairement au sein de la population palestinienne un désespoir croissant et multifactoriel, et une violence latente. L'organisation a récupéré ce désespoir pour se légitimer et obtenir le soutien d’une partie de l’opinion palestinienne.

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Des enfants palestiniens marchent dans les débris d'une école gérée par les Nations Unies, peu après une offensive d'Israël dans la nuit du 8 au 9 octobre 2023. Mohammed Abed/AFP

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.


Le monde est stupéfait par les évènements. Pourtant, pour beaucoup d’observateurs, comme Elie Barnavi, ancien ambassadeur d’Israël en France, les évènements sont « surprenants mais étaient prévisibles ». L’ampleur de l’attaque est inédite, la faille de l’armée et des services secrets israéliens est étonnante et la violence est terrifiante et inacceptable. Mais en effet, la conjoncture actuelle laissait présager une escalade de violence.

Sur le terrain, dont je reviens à peine, on ressent clairement au sein de la population palestinienne un désespoir croissant et multifactoriel, et une violence latente. Plus personne ne parle de « paix », mais plutôt de « fin de l’occupation »... et les jeunes parlent de « résistance, par tous les moyens ».

C’est dans ce contexte que le Hamas a conduit son attaque. Et l’organisation a récupéré ce désespoir pour se légitimer et obtenir le soutien d’une partie de l’opinion palestinienne.

Gaza, une « prison à ciel ouvert » qui favorise la radicalisation

À Gaza, d’où opère le Hamas, 2,3 millions de Palestiniens s’entassent sur 365 km, faisant de la bande de Gaza l’un des territoires les plus densément peuplés au monde. Plus de deux tiers de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et, selon l’ONG israélienne B’Tselem, le taux de chômage est de 75 % chez les moins de 29 ans.

Depuis 2007, ce territoire est aussi soumis à un blocus israélien à la fois maritime, aérien et terrestre, qui prive presque entièrement ce territoire de contacts avec le monde extérieur.

Les Gazaouis sont régulièrement coupés d’eau et d’électricité et dépendent essentiellement des aides internationales. Les entrées et les sorties de Gaza dépendent des autorisations données par les forces israéliennes et sont extrêmement rares, ce qui lui vaut le surnom de « prison à ciel ouvert »...

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