Société

Cuba se positionne sur le marché international de la GPA

Francis Mateo
5 min

La légalisation de la Gestation Pour Autrui (GPA) à Cuba ouvre la voie à un tourisme de procréation sur l'île. Ce marché mondial représente annuellement 25 milliards d’euros dans le monde.

La Habana
La Havane (Cuba), août 2020.Ernesto Mastrascusa/EFE/SIPA

À la clinique de La Pradera, luxueux établissement de soin situé à proximité de La Havane, l'implantation de prothèses mammaires coûte 3300 euros, auxquels il faut ajouter quelques 2300 euros par semaine pour l'hébergement. Rien à voir avec les tarifs des hôpitaux publics délabrés ailleurs sur l'île, qui subissent de plein fouet les pénuries économiques*. Les cliniques privées n’existant pas à Cuba, La Pradera est dite « privative », c'est-à-dire uniquement accessible à quelques privilégiés locaux et aux étrangers fortunés. Parmi eux, l’ancien président vénézuélien Hugo Chavez ou le footballeur Diego Maradona. Le personnel médical cubain qui y est employé a un niveau de formation internationalement reconnu. Pour toutes ces raisons de compétences et d’exigence tarifaire, la clinique de La Pradera est aujourd'hui l'un des produits phares du tourisme médical à Cuba, et s’apprête à devenir un haut lieu dans le suivi et la prise en charge de la technique de la Gestation Pour Autrui (GPA).

En ayant fait approuver par référendum le nouveau « Code de la famille » le 25 septembre dernier, le gouvernement cubain a légalisé cette technique de procréation médicalement assistée qui consiste à faire porter son enfant par un tiers. L’île se joint ainsi à la liste des quelques États qui reconnaissent la GPA « à but non lucratif », tels que plusieurs États américains, la Grèce, la Russie, l'Ukraine, la Géorgie ou l'Inde. Un marché qui génère « un chiffre d'affaires global annuel de 25 milliards d’euros, avec un prix moyen de 200.000 euros au total pour la conception d'un enfant par GPA », précise à Factuel Carmen María Lazaro, docteure en droit civil européen.

En Europe, le marché était dominé par l'Ukraine jusqu'à son invasion par la Russie - une situation qui lui valait le surnom d'« utérus de l'Europe ». La Colombie a en partie récupéré cette activité,...

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