Syrie

En Syrie, la ville chrétienne de Maaloula attire les touristes

Alexandre Aoun
6 min

REPORTAGE - Occupée par les djihadistes entre 2013 et 2014, Maaloula, ville emblématique du christianisme oriental, attire de plus en plus de visiteurs internationaux. Le village, joyau du tourisme syrien, sert le narratif du régime d'el-Assad.

Maaloula
Maaloula, mai 2023.Anthony Aoun/Factuel

En Syrie,

La route qui mène à Maaloula depuis Damas rappelle la violence de la guerre. Outre les nombreux barrages militaires de fortune et le contrôle obligatoire des véhicules, nous traversons la Ghouta, en périphérie de la capitale. Sur plusieurs kilomètres, un paysage apocalyptique, des immeubles et mosquées éventrées par l’impact des bombes font office de paysage. Après 45 minutes de voiture, nous apercevons les flancs escarpés des montagnes rocailleuses du Qalamoun.

En contrebas se trouve l’un des plus anciens villages du christianisme oriental. Maaloula, qui signifie « entrée » en araméen, porte bien son nom. Au cours des siècles, les chrétiens ont trouvé refuge dans ses grottes troglodytes. Les habitants parlent encore la langue du Christ, tout comme ceux des deux villages voisins de Jabadeen et d’al Sarkha. A peine arrivés sur la place centrale, la spiritualité du lieu prend tout son sens lorsqu’on entend au loin l’ode de Fairouz « Ya Mariam el bekr » (Ô Vierge Marie). Cette mélodie de l’intemporelle chanteuse libanaise résonne en écho 3 fois par jour.

L’histoire d’amour entre Varsovie et Maaloula

Avant la guerre, plusieurs milliers de touristes se rendaient dans ce véritable lieu de pèlerinage. Après la libération de la ville par les forces du Hezbollah et du régime syrien en 2014, les visiteurs ont petit à petit repris le chemin de Maaloula. 9 ans après son occupation par les djihadistes du front Al-Nosra, les cicatrices de la guerre sont encore présentes : impacts de balles sur les murs, mosquée délabrée et inoccupée, icônes vandalisées dans les lieux saints chrétiens, etc. L’hôtel Safir, qui surplombe la ville, est en lambeaux. Des douilles jonchent le sol et le dernier registre de l’établissement, qui contient le nom de touristes turcs, date de 2011.

Malgré ses séquelles, la ville a attiré un groupe d’une dizaine de touristes libanais qui...

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