Politique

Espagne : les indépendantistes catalans en position de force

Francis Mateo
5 min

Le Parlement espagnol est incapable de dégager une majorité politique nette, et les indépendantistes catalans sont les arbitres pour la formation d'un gouvernement. Cette redistribution des cartes ouvre la voie au débat sur une Espagne plurinationale.

drapeau indépendance catalogne
L'estelada, symbole de la revendication d'indépendance de la Catalogne, lors d'une manifestation à Barcelone, en avril 2023. Emilio Morenatti/AP/SIPA

En Espagne,


Cette mesure peut paraître anecdotique, mais elle est symptomatique du rapport de force politique en jeu en Espagne. Le 17 août dernier, la présidente socialiste du Parlement espagnol, Francina Armengol, a ouvert la voie à l'usage des langues régionales au sein de la chambre des députés. Une première, qui permettra aux élus de Catalogne, du Pays Basque et de Galice de s'exprimer dans leurs langues respectives, reconnues comme « co-officielles » dans la Constitution espagnole. Sauf recours du Conseil constitutionnel, cette réglementation prendra effet d'ici la fin de l'année. Doit-on voir dans ce geste des représentants de la coalition de gauche (Parti socialiste et collectif d'extrême gauche Sumar) un écho des dernières élections générales du 23 juillet dernier ? « Sans aucun doute, répond le sociologue et politologue Ricard Romero de Tejada. C'est un signe très clair d'apaisement et de dialogue en direction des partis autonomistes et indépendantistes, en particulier en Catalogne, car ces formations politiques détiennent désormais la clé de la prochaine majorité parlementaire, et donc du prochain gouvernement ».

C'est aussi le résultat d'un scrutin estival inattendu et n'ayant pas permis de dégager de majorité à l'assemblée, contrairement aux estimations des instituts de sondages, qui prévoyaient une victoire du parti conservateur d'Alberto Núñez Feijóo (Partido Popular, PP) et de son allié d'extrême droite (Vox). Même s'il est en effet arrivé en tête avec 137 sièges, le PP reste loin de la majorité parlementaire (176 députés). Si l'on ajoute l'appui éventuel de deux députés indépendants, il manque encore quatre voix au PP pour atteindre la majorité absolue et pouvoir accéder à la Moncloa, siège du gouvernement espagnol. Les autres sièges se répartissent ainsi : 122 élus pour le PSOE de Pedro Sanchez, 31 pour le collectif Sumar ; de leur côté, les indépendantistes catalans disposent de 14 députés (7 élus pour...

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