États-Unis

États-Unis : les « Boogaloo Bois », ou le fantasme d’une guerre civile

Glenn Cloarec
5 min
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En marge des prochaines élections américaines, ce mouvement extrémiste décentralisé semble émerger à nouveau. Et avec lui, son idéologie accélérationniste anti-autorité.

Boogaloo Bois
Rassemblement de Boogaloo Bois au Capitole des États-Unis (Washington D.C.) le 17 octobre 2020.Robert Killips | Lansing State J/SIPA

Aux Etats-Unis,

D’étranges Américains avec des écussons aux motifs tropicaux dans les tranchées ukrainiennes. L’an dernier, une poignée d'hommes se revendiquant des « Boogaloo Bois » (prononcer « Boys ») rejoignaient la Légion internationale formée par le président Volodymyr Zelensky. Plus que d’aider l’Ukraine à défendre son unité territoriale, leur but était alors d’acquérir une expérience militaire qui leur servirait lors d’une seconde « guerre de Sécession » aux États-Unis, qu’ils jugent imminente et qu’ils appellent de leurs vœux. Parmi ces mercenaires : Mike Dunn, ancien marine originaire de Virginie, qui a documenté son périple sur TikTok. Avant son arrivée en Ukraine, le jeune homme de 22 ans s’était déjà fait un nom dans son pays d’origine, en tant que leader d’une faction des « Boogaloo Bois ». Son périple lui a permis de mettre un nouveau coup de projecteur sur ce groupe extrémiste né en 2019 sur internet, sans véritable leader ni slogan, qui est devenu peu à peu une menace prise très au sérieux par les autorités américaines et le FBI.

Avec leurs chemises hawaïennes, leurs fusils d’assaut et leur idéologie libertarienne anti-gouvernement, anti-autorité (outre celle émanant de la Constitution) et anti-police virulente, les « Boogaloo bois », ont fait l’actualité en 2020 en se mobilisant dans la rue et sur les réseaux sociaux pour la défense du port d’armes. Leur galaxie est plurielle, composée à la fois d’anarchistes, de libertariens, d’antifascistes et de néonazis. Le groupe hétéroclite se retrouve dans une certaine idée romantique des libertés individuelles, mais aussi et surtout dans un appétit pour la révolte. Selon les chiffres d’une étude publié par le Tech Transparency Project, groupe de surveillance de l’extrémisme sur internet, 125 groupes Facebook se revendiquant de Boogaloo ont émergé, avec près de 70 000 partisans, qui ont en commun la méfiance des autorités et l’aspiration à la guerre civile. Au cœur des discussions : la confection des armes, la stratégie tactique de guerre, la fabrication...

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