États-Unis

États-Unis : l’étude des ovnis, un enjeu politique

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L’étude des ovnis est au cœur d’une lutte de pouvoir aux États-Unis entre l’administration de la Défense, particulièrement l’US Air Force, en charge de la surveillance du ciel, et le Congrès. Enquête.

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David Grush, ancien officier de l’US Air Force, au Congrès américain, le 26 juillet 2023.Jack Gruber-USA TODAY/Sipa USA/SIPA

Le 26 juillet dernier, David Grush, ancien officier de l’US Air Force, déclare au Congrès que l’État américain dissimule depuis des années des restes biologiques « non humains », récupérés sur des sites de crash d’ovnis. Plus que l’information en tant que telle, il est surtout question d’un coup porté par le Congrès au monopole informationnel militaire, sur la question non pas tant des aliens que de la surveillance du ciel américain. Pour le comprendre, un rappel historique s’impose.

La crainte d’une arme secrète soviétique

Dès la Seconde Guerre mondiale, en conséquence de l’augmentation des capacités de détection, les observations de phénomènes aériens inexpliqués se multiplient ; et ce dans un contexte de Guerre Froide particulièrement sensible car, dès 1949, l’URSS dispose elle aussi de la bombe nucléaire. « Dans un premier temps, il s’agissait de déterminer si les Soviétiques avaient pu mettre au point un nouveau type d’appareil », explique Robert Powell, président de la Scientific Coalition for UAP (Unidentified Anomalous Phenomena) Studies, une organisation américaine regroupant plus de 200 membres (dont 30% diplômés d’un doctorat), prônant une approche scientifique de ces phénomènes. Leur observation, dont l’objectif est de déterminer s’il s’agit d’activités soviétiques, revient en 1947 à l’US Air Force, chargée de la surveillance aérienne du territoire national. « Vers 1950-1952, les États-Unis avaient acquis la certitude qu’ils ne s’agissaient pas d’appareils soviétiques », indique Robert Powell.

Néanmoins pas suffisant pour rassurer le public. « En 1952, de nombreux objets non-identifiés ont été vus dans la région de Washington D.C., répandant une certaine panique dans la population. Le chef de l’US Air Force, John Samford, fut obligé de gagner la capitale pour intervenir devant le Congrès sur le sujet », rapporte le spécialiste. Le 31 juillet de la même année, il filmera même une courte intervention afin de rassurer la population – intervention dont la vidéo a été...

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