Agriculture

Europe : une crise agricole commune

9 min

17 pays européens sont, à ce jour, touchés par la grogne des agriculteurs. Si les tensions sont palpables depuis plusieurs années, les professionnels du secteur français ont franchi un pas le 18 janvier dernier, avec le blocage d’autoroutes en Occitanie. Depuis, le mouvement s’accélère et continue de s’étendre sur toute l’Europe.

Des agriculteurs bloquent l'autoroute A4 au niveau de Jossigny
Des agriculteurs bloquent l'autoroute A4 au niveau de JossignyVincent Loison/SIPA

Hausse du prix du diesel agricole, suppression de subventions, augmentation des taxes au titre de la consommation d’eau, augmentation des importations bovines de pays dont les normes sont moins rigoureuses que celles des agriculteurs français, procédures administratives toujours plus lourdes, des lois environnementales trop dures, des salaires trop bas… Voilà, quelques-uns seulement, des nombreux sujets de discorde entre les agriculteurs et le gouvernement français.

Si le grand public prend la mesure de la colère des agriculteurs à la suite des opérations coup de poing de ces 15 derniers jours, la tension ne date pas d’hier. Depuis plus de 20 ans maintenant, les agriculteurs dénoncent les nombreuses réformes de la PAC et la précarisation de leurs situations. Les chiffres parlent d’ailleurs d’eux-mêmes, entre 2010 et 2020, l’hexagone enregistre 100.000 exploitations en moins. C’est en tout cas ce qu’a révélé le dernier recensement du service de statistique du ministère de l’Agriculture. Sur les 14 millions d’exploitations de l'Union européenne, la France en compte 389.000. Un déclin qui ne dit pas son nom dans une Europe agricole en souffrance. Sur les 27 pays membres, 17 nations voient leurs agriculteurs dans la rue.

Le point en France 

De fait, la crise agricole actuelle n’est pas une surprise, mais le fruit d’une longue agonie avec un tournant particulier entamé en 2015 lorsque, pour la première fois depuis l'après-guerre, la France enregistre une balance commerciale déficitaire sur les échanges agroalimentaires européens. En bref, nous importons plus que nous ne vendons. Une situation détaillée dans un rapport d’information du Sénat de 2022 et dans lequel on peut lire ce constat : « Cette politique accroît une tendance quasi-unique en Europe : la ferme France perd des parts de marché à l’exportation et voit les importations conquérir l’assiette des Français. Si tous les feux semblent au vert au niveau de...

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