Diplomatie

France-Maroc : le temps des turbulences diplomatiques

Alexandre AounAlexandre Martinez
6 min

À la suite du tremblement de terre du 9 septembre, le Maroc n’a pas répondu à la proposition d’aide humanitaire française. Faut-il y voir une conséquence des turbulences diplomatiques que traversent Rabat et Paris depuis plusieurs années ?

séisme Marrakesh
Une maison détruite à Marrakesh, après le séisme de magnitude 7 ayant frappé le Maroc, la nuit du vendredi 8 septembre.CHINE NOUVELLE/SIPA

Au lendemain d’un puissant tremblement de terre de magnitude 7, qui a déjà causé plus de 2500 morts au Maroc, l’aide humanitaire internationale apparaît comme une nécessité dans les régions sinistrées. Si les dirigeants des plus grandes puissances mondiales ont d’ores et déjà promis des aides, tant économiques que matérielles, le Maroc n’a répondu favorablement aux propositions que de 4 pays : le Royaume-Uni, l’Espagne, les Émirats arabes unis et le Qatar. Ainsi, pour l’heure, le gouvernement marocain n’a pas accepté l’offre d’assistance d’Emmanuel Macron. « Nous sommes tous bouleversés après le terrible séisme au Maroc. La France se tient prête à aider aux premiers secours », déclarait-il sur Twitter, le 9 septembre dernier. Une proposition réitérée par la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna, qui, au micro de BFMTV, a annoncé débloquer 5 millions d’euros à destination des ONG,  précisant que la France restait « à la disposition des autorités marocaines », si besoin.

Le Royaume chérifien n’a, pour l’heure, pas répondu à cette proposition. Est-ce une conséquence des turbulences diplomatiques que traversent Rabat et Paris depuis plusieurs années ? Les deux pays sont en froid, notamment depuis le scandale « Pegasus », survenu au cœur de l’été 2021. Le 20 juillet 2021, l’organisation de journalistes Forbidden Stories révèle que l’un des portables du président français Emmanuel Macron figure sur la liste des numéros de téléphone ciblés par le logiciel espion « Pegasus ». Branle-bas de combat à l’Élysée pour contrer les actions de la plateforme israélienne NSO. Les regards se tournent alors vers Rabat, accusé de l’avoir utilisé à des fins de renseignements, notamment sur des personnalités politiques françaises de premier plan. Aussitôt, les autorités marocaines démentent. Pour éviter de perdre la face, Paris incrimine l’État hébreu d’avoir exporté cette cyberarme, et exige qu’aucun de ses ressortissants ne puissent à l’avenir être espionnés par cette application.

Mais la crise...

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