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France-Qatar : « L'Émirat veut restaurer son image de négociateur et de facilitateur  »

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ANALYSE - Le mardi 27 février, l’émir du Qatar était reçu en grande pompe à l’Élysée. Tamim Bin Hamad Al Thani s’est engagé à investir quelque 10 milliards d’euros dans l’économie française. Un retour en grâce de l’argent qatari après 10 ans de repli ? David Rigoulet-Roze, spécialiste du Moyen-Orient et chercheur à l’Institut français d’analyse stratégique, apporte son éclairage sur les investissements du Qatar en France.

L'émir du Qatar et Emmanuel Macron
L'émir du Qatar et Emmanuel Macron le 27 février 2024Emiri Diwan Office/APAIMAGES/SIPA

Factuel. Le Qatar, très présent dans l’économie française dans les années 2000, s'est fait discret ces dix dernières années. Quelle a été la stratégie économique de l'Émirat durant cette période ?

David RIGOULET-ROZE. Le Qatar a très tôt développé une stratégie d’investissement projectif vers l’extérieur pour exister sur la scène internationale et cela passait par des prises de participations dans un certain nombre de secteurs porteurs. Pas seulement en France d’ailleurs, car la France n’est selon l’estimation du cercle économique franco-qatari Qadran « que » le deuxième pays d’investissement du Qatar  - via son fonds souverain QIA (Qatar Investment Authority) gérant quelque 460 milliards de dollars - quasiment à égalité avec l’Allemagne, soit quelque 25 milliards d’euros. Le premier pays d’investissement étant le Royaume-Uni avec plus de 46 milliards d’euros. Mais dans cette stratégie d’investissement, il y a effectivement eu deux temps. 

Le soft power du Qatar s’est ensuite décliné au tout début des années 2010 dans le sport power, avec l’achat du PSG en 2011 ainsi qu’avec la création de la chaîne beIN sport en 2012.

Une première séquence, celle des années 2000 où ses investissements portaient sur des secteurs patrimoniaux, comme l’hôtellerie de luxe via la filiale du fonds souverain Katara Hospitality en charge des investissements touristiques, et l’immobilier de prestige à forte valeur ajoutée publicitaire. On peut, dans ce cadre, rappeler l’avantage fiscal accordé sous le mandat de Nicolas Sarkozy au Qatar en 2008, qui fait que la France exonère, notamment de plus-value, les investissements qataris dans l'immobilier au moment de leur revente. Le soft power du Qatar s’est ensuite décliné au tout début des années 2010 dans le sport power, avec l’achat du PSG en 2011 ainsi qu’avec la création de la chaîne beIN sport en 2012.

Puis il y a eu la deuxième séquence plus complexe...

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