Liban

Influence du Hezbollah : « Il y a toujours un risque de guerre civile au Liban »

4 min

ANALYSE - Série macabre d’assassinats au Liban. Dernière victime, Pascal Sleiman, ancien chef du bureau du parti chrétien des Forces Libanaises à Byblos, torturé puis assassiné. Maya Khadra, présidente de l’association Avenir France Liban et journaliste ayant exercé pour L’Orient-le Jour, revient pour Factuel sur les conditions de l’assassinat de Pascal Sleiman et de l’influence actuelle du Hezbollah au Liban.

Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah
Hassan Nasrallah, chef du HezbollahHassan Ammar/AP/SIPA

Factuel. Qui était Pascal Sleiman et pourquoi sa mort provoque une telle onde de choc au Liban ?

Maya KHADRA. C’était un cadre du parti des Forces libanaises, qui est opposé au Hezbollah. Il était le coordinateur de la région de Byblos pour les Forces libanaises et tous les villages avoisinants. Le rôle d’un coordinateur est de venir en aide à la population. Pascal était très engagé dans sa communauté dans le domaine humanitaire, de l'aide scolaire, ou de l'aide aux malades. C’était quelqu’un de très sociable, un homme de terrain plutôt qu’un homme de tribunes.

C'est un message politique que le Hezbollah voulait adresser aux Libanais à travers cet assassinat. Dans la région chrétienne de Byblos, il y a des îlots chiites qui même pendant la guerre civile libanaise n’ont pas posé problème. Il y avait un vivre-ensemble entre chrétiens et chiites, sauf que, tout a changé depuis la montée en puissance du Hezbollah et l’expansion de son idéologie au sein de ces îlots. En effet, le Hezbollah tente d’implanter des bases-arrière militaires dans la région de Byblos. Avec cet assassinat, le message est clair  : tout opposant au Hezbollah ne sera tranquille nulle part.

Cela aurait pu être n’importe quel autre opposant, car nous l’avons vu avec Lokman Slim, opposant chiite, assassiné de la même manière. Le kidnapping est le mode opératoire. Pascal était au volant de sa voiture au téléphone avec l’un de ses amis quand il a été enlevé. Les forces de l’ordre ont promis à la famille et à son parti de faire la lumière sur ce meurtre. C’est une bonne chose. 

La femme de Pascal, Micheline, a annoncé qu’elle attend l’enquête et fait confiance à l’armée libanaise. C'est un test pour savoir si l’armée libanaise est souveraine. Il y a eu un communiqué des plus...

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