Arménie

L'Arménie face au mur de la diplomatie européenne

Marie-Charlotte Noulens
5 min

Après la prise du Haut-Karabakh par l'Azerbaïdjan, l'Arménie craint désormais pour son intégrité territoriale. Face à une absence de consensus, l’Europe peine encore à appliquer des sanctions à l'encontre de l'Azerbaïdjan.

Arménie réfugiés
À Goris, les dizaines de milliers de réfugiés rentrent en Arménie, sans espoir de retourner un jour au Haut-Karabakh.PAUL DZA/SIPA

Le sort des Arméniens du Haut-Karabakh, sous blocus pendant de long mois peu de temps après la guerre de 44 jours en 2020, n'a suscité que peu d'intérêt des institutions européennes. Rares sont les voix qui se sont élevées pour les défendre. François-Xavier Ballamy, député européen, fait partie des premiers élus à avoir tiré la sonnette d'alarme : « J'ai été révolté par le silence des institutions européennes et du monde occidental pendant la guerre de 2020. Ce silence est lié à bien des raisons. Pour beaucoup, le sujet majeur est l'hostilité à la Russie, qui soutient l'Arménie. L'Europe est aussi très vulnérable à la Turquie, alliée de l'Azerbaïdjan, en lui déléguant le contrôle de ses frontières. Il y a aussi de la corruption par la diplomatie du caviar, l'achat de la bienveillance de certains élus pour que l'Azerbaïdjan puisse avancer son agenda... »

Un constat partagé par Sossi Tatikyan, une ancienne diplomate arménienne. Depuis la guerre de 44 jours, elle est devenue consultante indépendante en politique étrangère et gouvernance de sécurité, engagée dans la diplomatie publique sur les questions arméniennes. « L'Union Européenne est basée sur le consensus. Sur adopter une déclaration avec une condamnation forte la question du Haut Karabakh, il y avait des divisions. L'Italie, la Roumanie et la Bulgarie achètent du gaz à l'Azerbaïdjan et ils ne veulent pas endommager leurs relations bilatérales. » De même, la Hongrie est aussi un frein. L'Arménie avaient suspendu ses relations diplomatiques avec Hongrie en 2012 en raison de l’extradition par la Hongrie d'un officier azéri. Ce dernier a tué par décapitation un officier arménien lors d'un stage de formation à l'OTAN à Budapest en 2004. « Nous avons repris des contacts diplomatiques l'année dernière », précise Sossi Tatykian.

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