Le chemin sinueux de la normalisation entre l’Arabie saoudite et Israël
Indépendamment du conflit entre le Hamas et l’armée israélienne à Gaza, l’Arabie saoudite n’a pas abandonné l’idée de normaliser ses relations avec Israël. Sous la houlette du prince héritier Mohammed ben Salmane, et avec la médiation américaine, Riyad entend arriver à un accord de paix sous conditions.
![Mohammed ben Salmane](https://images.factuel.media/OnM9prkzBQdgBx5Y8DxpT3P38Ls=/3840x0/smart/filters:quality(60):max_bytes(300000)/factuel/2024/01/SIPA_01137346_000007.jpeg)
Le 16 janvier, au sommet économique de Davos en Suisse, une phrase du chef de la diplomatie saoudienne le prince Faisal Bin Farhan n’est pas passé inaperçue. Le ministre saoudien des Affaires étrangères a appelé à un cessez-le-feu immédiat dans la guerre entre Israël et le Hamas, tout en notant que l'Arabie saoudite serait « certainement » intéressée par un accord de normalisation avec Israël lié à une solution à deux États. Le diplomate a d’ailleurs précisé que Riyad était d’accord sur le fait que « la paix régionale signifie la paix pour Israël », mais que « cela ne peut se produire qu’avec un État palestinien ».
Des propos qui font écho à ceux de l’ambassadeur saoudien au Royaume-Uni le 9 janvier dernier. « Nous croyons toujours – après le 7 octobre – à la normalisation », a ainsi affirmé le prince Khalid ben Bandar sur les ondes de la BBC, tout en condamnant ouvertement les actions de l’armée israélienne à Gaza.
« Sans concession israélienne sur le dossier palestinien, sur le gel de la colonisation, la normalisation risque d’être caduque, constate Umar Karim, chercheur à l’université de Birmingham, Riyad ne peut pas se permettre de pacifier ses relations avec Israël sans contrepartie pour les Palestiniens, l’opinion arabo-musulmane reste très sensible à cette question », et l’Arabie saoudite l’a bien compris. En effet, selon un sondage du Washington Institute for Near East Policy publié en décembre dernier, 96% des Saoudiens sont favorables à une rupture complète des relations économiques et diplomatiques avec Israël.
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