Le droit des femmes en Arabie saoudite : une évolution relative

L’Arabie saoudite a été élue le 27 mars dernier à la présidence de la 69ème Commission de la condition de la femme aux Nations unies, censée œuvrer pour les droits des femmes et l’égalité des sexes dans le monde. Sans candidat rival ni objection de la part des 45 membres de la Commission, l'ambassadeur saoudien Abdulaziz Alwasil a été élu par acclamation, lors de la réunion annuelle de la Commission à New York. L’Arabie saoudite prend ainsi la place des Philippines qui occupaient la présidence l’année dernière. Une nomination qui n’a pas manqué de faire grincer des dents chez les défenseurs du droit des femmes.

 Sherine Tadros, responsable adjointe du travail de plaidoyer à Amnesty International n’a pas hésité à qualifier de « catastrophique » le bilan de l'Arabie saoudite lorsqu'il s'agit de « protéger et de promouvoir les droits des femmes » et affirme que ce bilan « met en lumière le fossé entre la réalité que vivent les femmes et les filles dans le pays, et les aspirations de la Commission ». Louis Charbonneau, directeur du plaidoyer auprès des Nations unies à Human Rights Watch (HRW), a exprimé la même indignation au nom de l’organisation, dénonçant un « mépris choquant pour les droits des femmes partout dans le monde ».

La même semaine, Rumy al-Qahtani, mannequin et influenceuse saoudienne de 27 ans, a inauguré la participation du royaume saoudien au concours de beauté Miss Univers en annonçant sa candidature sur les réseaux sociaux. Une première en Arabie saoudite et une rareté dans le Golfe, où seul Bahreïn avait déjà franchi le pas.

Les femmes saoudiennes peuvent conduire depuis 2018

Cette avancée notable en matière de représentativité des femmes dans la société est à replacer dans une stratégie plus large voulue par le prince héritier Mohamed Ben Salmane. Depuis 2016, l’homme fort du royaume souhaite sortir...