L'éolien, la France et l'Allemagne : entre compréhension et tension

En Allemagne,

Le 23 août 2023, au large de Saint-Brieuc, dans les Côtes-d'Armor, la trente-et-unième machine du parc éolien en mer prévu pour en accueillir 63 est installée. Un signe encourageant pour le secteur éolien français, qui souffre d’un retard par rapport à ses voisins. Pour l’heure, seule 19,3% de la consommation énergétique provient du renouvelable en France, soit un taux inférieur à l’objectif européen de 23%, et particulièrement de l’Allemagne, qui est de 22%. Mais elle compte bien rattraper son retard.

La centrale de Saint-Brieuc est prévue pour y contribuer largement, puisque l’éolien en mer est particulièrement efficace, davantage que l’éolien terrestre : le vent au large est plus régulier et les machines plus puissantes. C’est précisément cette technologie qui avait fait pour le moment défaut à la France : jusqu’ici, seule la centrale de Saint-Nazaire et ses 81 éoliennes étaient en service. Les projets ont pris beaucoup de retard notamment du fait de groupes anti-éoliens très structurés qui ont intenté des actions en justice contre les projets menés par EDF. En effet, pour Saint-Nazaire, où un recours avait été déposé devant la cour d’appel administrative par trois associations en 2016, il a fallu attendre 11 ans entre la prise de décision et la mise en service, contre seulement 6 pour les projets allemands.

Les ambitions de l’Allemagne

Outre-Rhin, le volontarisme est autrement plus important. Depuis sa prise de fonction en décembre 2021, le gouvernement allemand a montré une nette volonté de renforcer les programmes éoliens. Le but affiché de la coalition au pouvoir - et l’une des conditions de sa formation - est que d’ici 2030, 80% de l’électricité consommée en Allemagne soit issue du renouvelable - une expansion trois à quatre fois plus rapide que sous Angela Merkel. En ce qui concerne l’éolien offshore, le gouvernement affiche là...