Liban

Liban : infiltré au sein du fief du Hezbollah

Alexandre Aoun
6 min

REPORTAGE - Au travers de témoignages exclusifs recueillis durant le discours de Nasrallah, Factuel vous plonge dans l’activisme de la puissante milice chiite et tente de comprendre son organisation ainsi que son influence à l’échelle régionale.

liban Alex Aoun
ALEXANDRE AOUN/FACTUEL

Au Liban,

À Haret Hraik, fief historique de l’organisation chiite, vendredi 3 novembre, l’atmosphère est électrique. Des scooters en nombre se faufilent entre les voitures, des dizaines de vans déposent des sympathisants venus écouter le discours très attendu du secrétaire général du parti, Hassan Nasrallah, prévu à 15h, heure locale. Le Hezbollah a tout prévu pour l’occasion. Plusieurs équipes gèrent l’organisation de l’événement, des checkpoints sont installés pour procéder à des fouilles et les entrées sont séparées pour les hommes et les femmes. À l’intérieur de la place Achoura, des milliers de partisans munis de l’emblématique drapeau vert et jaune avec la Kalachnikov. Sur place, on distingue les étendards de l’autre parti chiite Amal, de ceux du Parti social-nationaliste syrien (une force laïque proche du Hezbollah, majoritairement constituée d’orthodoxes), mais également ceux du Liban, de la Palestine, de la Syrie et de l’Iran.

Avant le discours, la foule en liesse se met à crier « Mort à l’Amérique », « lbeik ya Nasrallah » (Vive Nasrallah, NDLR), « Guerre jusqu’à la victoire » tout en reprenant en cœur les hymnes révolutionnaires du parti émis sur les enceintes. L’excitation est à son comble. Hussein, un jeune homme d’une vingtaine d’années qui porte un keffieh sur ses épaules et un bandeau du Hezbollah sur le front nous dit tout sourire qu’« Israël doit trembler à l’approche des mots de Nasrallah », tout en martelant : « Si Dieu le veut, les sionistes vont payer le prix de leurs crimes abominables sur la population de Gaza ». À gauche de l’estrade, les femmes chiites voilées sont rassemblées en masse, à droite les hommes et au fond les scouts du parti en uniforme bleu avec la photo de l’ayatollah Ali Khamenei sur la poitrine.

Un parti libanais, calqué sur le modèle iranien

À 15h pile, un silence de cathédrale, le « Sayyid » (titre honorifique en...

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