Afrique

Monnaie commune du Burkina Faso, du Mali et du Niger : les conditions de la réussite

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Le 11 février 2024, le chef de la junte militaire au pouvoir au Niger, le général Abdourahmane Tiani, a évoqué la possible création d’une monnaie commune avec le Burkina Faso et le Mali. « La monnaie est une étape de sortie de cette colonisation », a déclaré le général à la télévision nationale nigérienne, en référence au franc CFA hérité de la colonisation française.

Franc CFA
Un homme tient une pancarte sur laquelle on peut lire “Stop FCFA, vive l'Afrique” lors d'une manifestation anticoloniale contre le franc CFA à Dakar, en septembre 2017. Photo by SEYLLOU/AFP via Getty Images

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.


Le Burkina Faso, le Niger et le Mali, trois anciennes colonies françaises aujourd’hui dirigées par des régimes militaires, regroupées au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), « ont des experts. Au moment opportun, nous déciderons », a expliqué le général Tiani.

Les trois pays ont tous connu des coups d’État militaires ces dernières années. La Cedeao a condamné ces coups d’État et a imposé des sanctions aux pays concernés. En réponse, ces derniers ont décidé de se retirer de la Cedeao. Cependant, ils restent membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), qui est une union monétaire et économique. L’Uemoa a une monnaie commune, le franc CFA, qui est émis par la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao).

La Bceao et la Banque de France sont liées par des accords de coopération incluant le dépôt d'une partie des réserves de changes à la Banque de France et la garantie du franc CFA par la France.

Quelles sont les conditions préalables à la réussite du lancement et du fonctionnement d'une monnaie multilatérale ?

Pour assurer le succès du lancement et du fonctionnement d'une monnaie multilatérale plusieurs conditions doivent être remplies.

D’abord, cela doit passer par une coordination étroite des politiques macroéconomiques et budgétaires. Donc, une harmonisation rigoureuse des politiques économiques et budgétaires entre les pays participants est impérative pour garantir la stabilité de la valeur de la monnaie et prévenir les déséquilibres commerciaux. Cette synchronisation permettra de maintenir la confiance des acteurs économiques et de favoriser la croissance régionale.

Ensuite, seconde condition, la mise en place d’institutions solides de gestion monétaire. De ce point de vue, la création d'institutions puissantes responsables de la gestion de la monnaie, telles qu'une...

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