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Relations France-Afrique : « Qui peut croire que vingt ans après son trépas, la Françafrique est responsable des échecs de notre politique africaine ? »

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ANALYSE - Alors que depuis près d’une décennie, certaines des anciennes colonies françaises d’Afrique subsaharienne tournent le dos à la France, Jean-Pierre Augé, ancien agent de la DGSE et cheville ouvrière des services spéciaux français dans la région revient pour Factuel sur la situation sur place. Aujourd’hui à la retraite, il évoque son action secrète dans plusieurs pays de la région comme le Tchad, le Niger ou la Côte d’Ivoire dans le livre Afrique Adieu (Mareuil Editions).

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Le president Emmanuel Macron donne une conférence de presse a l'issue du sommet sur le financement des économies africainesStephane Lemouton-POOL/SIPA

Factuel. Les anciens agents de la DGSE s'exprimant publiquement sur leur carrière sont rares. Pourquoi avoir ressenti le besoin de raconter votre longue carrière africaine en son sein d'un livre ? La situation difficile de la France dans la région a-t-elle joué dans cette envie de raconter votre expérience ?

Jean-Pierre AUGÉ. Il est vrai qu’il n’est pas dans les habitudes d’un agent de la DGSE d’écrire sur son passé au sein du service. L’écriture de ce livre a été un exercice délicat que j’espère avoir réussi. Il ne fallait pas évidemment pas que je dévoile des choses qui n’ont pas à être dites tout en racontant le quotidien des officiers traitants et des chefs de poste de la DGSE en Afrique. J’espère y être arrivé et ne pas être accusé d’avoir compromis le service ou le secret défense. J’ai commencé ce livre il y a une bonne dizaine d'années, avant les événements récents au Sahel. Je voulais faire connaître le secteur Afrique noire de la DGSE car il s’agit d’une structure opérationnelle d’exception créée au lendemain des indépendances africaines en 1961 et qui, pendant 40 ans, a été particulièrement appréciée pour son expertise sans égal et longtemps reconnu au plus haut sommet de l’Etat. Je suis le dernier survivant de ce secteur tel qu’il a été conçu. Bien évidemment, il existe encore des gens à la DGSE qui travaillent sur l’Afrique mais ses modes d’action ont changé. Je voulais donc porter témoignage sur cette structure remarquable et aussi rendre hommage à mes chefs et aux agents avec qui j’ai pu travailler lors de ma carrière.

Vous évoquez dans votre livre, comme facteur de déstabilisation de l'Afrique noire l'arrivée de l'islam intégriste venu du Moyen-Orient, phénomène que vous avez constaté dès le début des années 90. Quelle place a pris ce phénomène...

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