Guerre Israël-Hamas

Un peuple dispersé : les Palestiniens face à la guerre de Gaza

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THE CONVERSATION - En ce mois de novembre, plusieurs milliers de personnes, y compris des enfants, des personnes âgées et des blessés ont continué à quitter, à pied et par des moyens de fortune, le nord de la bande de Gaza, violemment bombardé par Tsahal en réaction aux attaques commises par le Hamas le 7 octobre, pour se réfugier au sud. Ils rejoignent près de 1,7 million de déplacés à l’intérieur de l’ensemble de l’enclave, principalement accueillis dans des écoles et autres établissements gérés par l’UNRWA, l’agence des Nations unies chargée des réfugiés palestiniens.

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Le 7 novembre 2023, dans le camp de réfugiés palestiniens de Shatila, près de Beyrouth, au Liban.Ahmad Al-Rubaye/AFP

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

Les images de leur exode évoquent la mémoire encore vive de la Nakba de 1948, lorsque près de 800 000 Palestiniens avaient été contraints de quitter les territoires de l’actuel État d’Israël pour trouver refuge en Jordanie, au Liban, en Syrie, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Il ne faut pas oublier, en effet, que près de 75 % des habitants de Gaza, soit environ 1,5 million de personnes, sont des réfugiés (la notion de réfugié s’étendant aux descendants directs des réfugiés des générations précédentes).

Près de 6 millions de Palestiniens sont aujourd’hui réfugiés dans les pays voisins, où leur présence est régulée par une multiplicité de statuts juridiques plus au moins discriminatoires. Plus de 1 million d’autres vivent dans les pays du Golfe et d’autres pays arabes où ils disposent d’un permis de résidence temporaire et peuvent à tout moment être expulsés. Près de 700 000 Palestiniens résident en Amérique du Sud, 100 000 en Europe et quelques milliers en Amérique du Nord où ils ont été en grande partie naturalisés.

À ces Palestiniens « de l’extérieur » s’ajoutent les 5,5 millions d’habitants des territoires occupés par Israël en 1967, dont 3,5 millions ont un statut de réfugiés, et près de 2 millions de personnes désignées comme les « Arabes d’Israël », mais qui se qualifient comme les « Palestiniens de 1948 » et qui, tout en ayant la nationalité israélienne, sont de fait des citoyens de deuxième catégorie. Objets de discriminations dans l’attribution des financements aux municipalités où ils sont installés (principalement dans le nord d’Israël), ces Palestiniens de 1948 sont aussi confrontés à des attaques récurrentes et à la démolition de leurs habitations comme dans les villages bédouins du Néguev. Ces violences ont augmenté face au projet...

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