Culturebox, chaîne alibi de France Télévisions ?

Entre l’offensive de l’Association des Chaînes Privées (ACP), le rapport d’information de l’Assemblée nationale et le rapport de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), l’audiovisuel public est actuellement au centre de toutes les attentions. Alors que le Sénat a voté dans la soirée du lundi 12 juin un texte visant à créer une holding chapeautant entre autres France Télévisions (FTV) et Radio France, et que l’Assemblée nationale propose de supprimer totalement publicité et parrainage sur France Télévisions (digital compris) après 20h, quelques éléments chiffrés permettent d’éclairer le débat.

Au 1er trimestre 2023, les recettes publicitaires de la télévision étaient en baisse de 7,2% par rapport à la même période l’année dernière. TF1 a reculé de 6,9%, et M6 de 2,4%. Les derniers chiffres de FTV ne sont pas connus mais, au 31 décembre 2022, la publicité linéaire s’y s’établissait à 264,5 millions d'euros, contre 252,2 millions l’année précédente ; le parrainage à 97,7 millions d'euros, contre 95,9 millions ; et les recettes publicitaire digitale à 31 millions d'euros, contre 32,4 millions. Une part de gâteau qu’avaleraient bien TF1, M6, Canal+ et Altice, membres de l’ACP.

La concurrence aux chaînes privées

Pour cette dernière, France Télévisions aurait une programmation trop commerciale. Une concurrence anormale, selon TF1 et consorts, mais légale, les obligations de France Télévisions étant calculées globalement et non chaîne par chaîne.

Le rapport d’information de l’Assemblée nationale indique à ce titre que « les programmes les plus exigeants ne doivent pas être cantonnés aux chaînes rassemblant le moins d’audience. Ainsi, il faut saluer l’existence d’une chaîne consacrée exclusivement à la culture en soirée (Culturebox), ce qui permet de donner de la visibilité - sur une chaîne de la TNT et à des horaires de grande écoute - à des programmes autrefois diffusés la nuit. Pour autant,...