ETX Studio : des conditions de travail précaires

« On se demande vraiment pourquoi ils ne nous remplacent pas par ChatGPT… » Laura*, 30 ans, travaille depuis un an en tant que journaliste pigiste pour ETX Studio. L’agence de presse fondée sous le nom initial de Relaxnews en 1998 par Pierre Doncieux et dirigée depuis 2000 par son frère Jérôme Doncieux est devenue une référence dans le monde de la sous-traitance pour les médias.

Entre autres services (fil d’information, conception de magazine, podcasts, etc.), l’agence ETX Studio propose de mettre sur pied des équipes de pigistes, travaillant à distance, entièrement dédiées à la production de contenu pour les sites web de certains groupes de presse – Femme actuelle, Voici, Capital (groupe Prisma Media), Allociné, Purepeople (groupe Webedia), etc. Les pigistes (plus d’une quarantaine) à qui l’on propose des CDDU (un type de contrat illicite dans le monde du journalisme, voir le premier volet de notre enquête, NDLR) subissent pour leur part le contrecoup d’une presse pensée comme une « usine à gaz ».

C’est par ces mots que Camille*, 32 ans, décrit le milieu pour lequel elle a travaillé durant plus d’un an pour Voici, en qualité de journaliste pigiste employée par ETX. Un milieu dans lequel la pression du rendement est telle que les conditions de travail des pigistes en pâtissent. « ETX m’avait aussi proposé de travailler pour Capital, je devais rendre 3 articles de 3500 signes par jour. Le lot de 3 articles étant payé 145 euros brut, ancienneté incluse, illustre Camille. Il faudrait que l’on distingue le vrai journalisme de ce que fait ETX. »

Du journalisme à la communication

La tendance qui consiste à employer un certain nombre de pigistes dans le but de produire du contenu web en quantité et de réduire les coûts a explosé ces dernières années. « Travailler avec des...