Télévision

L’Arcom établit une liste de personnalités dont le temps de parole est contrôlé

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DOCUMENT FACTUEL – L’Arcom a établi une liste d’invités de chaînes de télévision dont elle estime qu’il faut contrôler le temps de parole, hors période électorale et en fonction d’appartenance politique parfois inexacte.

arcom
Roch-Olivier Maistre, président de l'Arcom, Gilles Pélisson, président de TF1 et Delphine Ernotte, directrice générale de France Télévisions, avant le débat présidentiel, le 20 avril 2022.LUDOVIC MARIN-POOL/SIPA

Najwa El Haïté ne décolère pas. L’avocate a appris par un programmateur d’une chaîne d’informations en continu que son temps de parole était décompté par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom). Dès lors, elle serait deux fois moins invitée en plateau pour débattre de l’actualité.

« Je suis avocate, et, au nom de la liberté d’expression, mon temps de parole n’a pas à être décompté ! s’insurge Najwa El Haïté. Or, je figure sur la liste de l’Arcom des personnalités à “mesurer” car j’étais - j’ai démissionné depuis - conseillère municipale d’Evry-Courcouronnes mais sans étiquette. Je ne suis plus à ce jour adhérente d’aucun parti politique, mais l’Arcom a décidé de me comptabiliser comme une élue centriste dont le temps est décompté. Les bras m’en tombent ! »

« Une liste discrétionnaire qui interroge »

L’avocate, habituée des plateaux télé, notamment ceux de Cnews, figure en effet sur la liste (voir nos preuves), aux côtés de tout le personnel politique français. Régulièrement, de nouveaux noms viennent s’ajouter à cette liste, comme l’indique le courrier que nous publions également (voir nos preuves) et où apparaissent, à rajouter, les noms d’Amine Elbahi, Jean Messiha, Charles Consigny, Guillaume Bigot, Julien Dray, Gilles-William Goldnadel, William Thay, Marc Warnod, Alexia Germont et Jean-Pierre Mignard. « C’est une liste discrétionnaire qui interroge, poursuit Najwa El Haïté. Guillaume Bigot n’est ni élu, ni encarté dans un parti. Idem pour Gilles-William Goldnadel. William Thay est président d’un think-tank. Ce ne sont pas des hommes politiques. Pourquoi décompter leurs temps de parole et donc forcément réduire leur temps de présence à l’antenne ? »

La démarche de l’Arcom peut surprendre. La France n’est pas en période de campagne électorale – un moment où le temps de parole des candidats doit être parfaitement équilibré. Au quotidien, l’Arcom doit veiller au pluralisme des courants...

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