Intelligence artificielle

L’AI Act, ou comment encadrer les systèmes d’IA en Europe

6 min

Depuis que les intelligences artificielles (IA) génératives, telles que ChatGPT pour le texte ou Stable Diffusion pour les images, sont entrées dans nos vies, elles ne laissent personne indifférent et suscitent fascination et crainte. Une machine peut en effet accomplir certaines tâches mieux qu’un humain, mais aussi commettre des erreurs. Entre les mains d’acteurs malintentionnés, une IA peut aussi servir à réaliser des deepfakes (contenus trompeurs) ou à influencer un résultat électoral.

IA
Avec l’arrivée massive de l’IA dans notre quotidien, l’Union européenne veut s’imposer sur le terrain de la régulation. Yassine Mahjoub/SIPA

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.


Si laisser une machine résumer un texte semble peu risqué, la prise de décision automatisée par IA dans des contextes plus ou moins sensibles nécessite d’évaluer les risques et de les encadrer. Alors que le secteur de l’IA connaît une expansion fulgurante, la question de la réglementation de l’IA devient un sujet de préoccupation majeur pour les États. C’est donc dans ce contexte de course à l’encadrement que l’Union européenne (UE) entend promouvoir sa vision de la réglementation sur l’IA avec l’AI Act.

Pourquoi l’IA Act ?

Si l’UE manque encore de fleurons qui pourraient lui permettre de concurrencer les États-Unis et la Chine, il est un terrain où elle peut véritablement s’affirmer : celui de la régulation. En effet, au travers de l’AI Act, l’UE se met ainsi en capacité d’imposer ses règles aux autres acteurs en conditionnant l’accès au marché européen au respect de ses valeurs. C’est une étape décisive vers son objectif d’incarner un modèle de réglementation.

L’approche européenne s’articule autour du concept d’« IA digne de confiance » (ou trustworthy AI) et vise à faire de l’UE la pionnière des IA « légales », « éthiques » et « robustes ». Selon Carme Artigas, secrétaire d’État espagnole à la numérisation et à l’intelligence artificielle, il s’agit de « stimuler l’innovation et l’adoption de l’intelligence artificielle dans toute l’Europe tout en respectant pleinement les droits fondamentaux de nos citoyens. » Le défi est de taille, tant les enjeux politiques, économiques, et sociaux sont considérables. Le 13 mars dernier, les ambitions de l’UE se sont concrétisées avec l’adoption par le Parlement européen de l’AI Act au terme d’une longue procédure.

L’AI Act dans sa version préfinale prévoit des obligations variables en fonction du système ou du modèle d’IA...

Nos recommandations

s
partagez

Partagez une information avec notre rédaction

Factuel Media. Les faits sont têtus, nous aussi.

Découvrez encore plus

abonnez-vous