Télévision

Saadé-Kretinsky, nouveaux tycoons des médias français

10 min

Le grand public ne connaît pas forcément leurs noms mais consomme beaucoup de contenus dans lesquels ces milliardaires ont investi. Elle, Marianne, Libération, TF1 pour Daniel Kretinsky. La Provence, M6, Brut, et La Tribune, pour Rodolphe Saadé.

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Rodolphe Saadé, participant au 22e forum des rencontres économiques, à Aix-en-Provence, le 8 juillet 2023.Alain ROBERT/SIPA

Daniel Kretinsky le raconte lui-même. C’est en visitant un Super U à Strasbourg que l’adolescent originaire de Brno, en République Tchèque, et qui a grandi sous le frugal joug économique de l’Union Soviétique, découvre l’abondance de la société de consommation occidentale. « Ayant expérimenté le risque géopolitique auquel sont exposés les pays d’Europe centrale face à la Russie, et face à la compétition que nous livrent certains pays, Daniel Kretinsky est très pro-européen. La souveraineté industrielle et technologique de l’Europe est très importante pour lui », explique Denis Olivennes, Président de CMI France,  2e éditeur de presse magazine en diffusion du pays (Elle, Télé 7 Jours, Marianne, TF1...), la filiale médias française du groupe de Daniel Kretinsky.

Daniel Kretinsky : l’énergie carbonée, à contre-courant

Mais avant de s’intéresser aux médias et après des études de droit à Dijon, le Tchèque a démarré sa carrière comme avocat, dans le fonds d’investissement praguois J&T. En 2009, il crée EPH, une société qui œuvre dans le secteur de l’énergie. À l’heure de la décarbonisation des économies, Daniel Kretinsky achète à un prix avantageux des actifs dans le charbon ou le gaz (mines, centrales, gazoducs, etc), dont les autres groupes européens ne veulent plus, en tablant sur une forte rentabilité de ces secteurs pendant encore 10 ou 20 ans. Une stratégie à contre-courant, critiquée par les écologistes, mais efficace : EPH réalise 4 milliards d’euros de bénéfices en 2022.

Tout en continuant à investir dans l’énergie un peu partout en Europe, dont le nucléaire, Kretinsky se diversifie en investissant dans des médias en Tchéquie puis en France, et dans la distribution (Fnac Darty, Métro, Casino...). « Il n’est pas un financier, mais un industriel très très bon en finances », résume Denis Olivennes, poisson-pilote du Tchèque en France. À 47 ans, Kretinsky poursuit une ambition : très critique vis-à-vis des GAFA américains, il veut constituer...

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