À Hendaye, la police aux frontières au bord de la rupture

Aux pieds des Pyrénées, à quelques mètres de la frontière espagnole, une petite station balnéaire du Pays basque, Hendaye, est devenu un lieu de transit majeur pour l’immigration illégale. C’est à partir de l’année 2018 que les premières vagues de réfugiés ont commencé à affluer dans la région Nouvelle-Aquitaine. « Le durcissement de la politique migratoire italienne, initié en 2018 par Salvini, a permis l’émergence d’une nouvelle route migratoire dite "occidentale", reliant le Maghreb à la France via l’Espagne », explique à Factuel Gérard-François Dumont, géographe et démographe à Sorbonne Université. Nœud ferroviaire et goulot d’étranglement situé à l’entrée du territoire français, la petite ville d’Hendaye, 16.328 habitants, connue pour ses plages paradisiaques et son arrière-pays montagneux, devient alors une destination majeure de transit pour l’immigration irrégulière. « La plupart d’entre eux (les migrants, NDLR) arrivaient par le train et on les voyait souvent au niveau de la gare, confie Véronique, restauratrice à Hendaye depuis 20 ans. Au début, on ne s'est pas vraiment posé de questions. Mais de plus en plus de réfugiés se sont mis à passer par la ville, y compris des mineurs non accompagnés. Les gens ont commencé à s’inquiéter un peu, et puis il y a eu une vague de cambriolages en 2020, ça n’a pas arrangé les choses... »

Depuis, la présence de demandeurs d’asile dans les rues d’Hendaye ne surprend plus. Chaque année, les entrées illégales dans le département augmentent, et avec elles les refus d’admission. En 2021, près de 13.000 migrants se sont vus refuser l’entrée dans les Pyrénées-Atlantiques. Sous pression, les agents de la Police Aux Frontières (PAF) d’Hendaye doivent contrôler la frontière la plus occidentale du pays : 180 km de routes, ponts, rails, lacs, rivières et sentiers montagneux. Malgré l’importance de la mission qui leur incombe, les moyens manquent et les policiers souffrent d’une...