Sécurité

À Nanterre, des locaux de police particulièrement vulnérables

Robin Jafflin
6 min
2 effets

INFO FACTUEL - Entre négligence et manque de moyens, les locaux de la DCP sont exposés à une éventuelle attaque terroriste. Malgré de nombreuses alertes, aucune mesure n’a pour l'heure été prise.

sdat
Dans les locaux de la DCPJ.Robin Jafflin/Factuel

À Nanterre, coincé entre les tours de La Défense et les nouveaux quartiers résidentiels construits sur les ruines du dernier bidonville de France, se trouve un des hauts lieux de la police française : la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ). Jadis éparpillés aux 4 coins de Paris, les différents offices – à l’exception de la Sous Direction AntiTerroriste (SDAT) et la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI) – se sont regroupés à Nanterre au début des années 1990, sous l’impulsion du ministre de l’Intérieur de l'époque, Pierre Joxe. Deux immeubles de bureaux se faisant face ont finalement été retenus.

Des locaux et des mesures de sécurité inadaptés

Construit en 1992, l’ensemble immobilier allant de 6 à 9 étages est loué par le ministère de l’Intérieur au groupe foncier Icade, qui a racheté les immeubles début 2023. Pensés pour accueillir des entreprises « classiques », il a fallu adapter les locaux à leur nouvelle fonction : accueillir les presque 1500 fonctionnaires du ministère de l'Intérieur. Des pièces sécurisées ont été créées pour accueillir armes et scellés. Si en apparence tout semble sécurisé, plusieurs rapports démontrent que les locaux sont particulièrement vulnérables à un risque d’attentat.

Dans un rapport interne de janvier 2015 émis par l’état-major de la DCPJ, quelques jours seulement après les attentats de Charlie Hebdo, plusieurs éléments sont identifiés comme des dangers potentiels. Il n’existe aucun système de sécurité pour assurer une alimentation électrique en cas de panne ou de coupure de courant. Les deux immeubles sont pourtant reliés par le réseau électrique classique avec un transformateur à La Défense. Les vitres ne sont ni blindées ni protégées contre les effets de souffle provoqués par une explosion, par exemple. Des solutions sont proposées pour boucher les angles de tirs possibles, tout en protégeant au maximum les étages les plus...

Nos recommandations

s
partagez

Partagez une information avec notre rédaction

Factuel Media. Les faits sont têtus, nous aussi.

Découvrez encore plus

abonnez-vous