Terrorisme

Deux journalistes françaises condamnées pour financement du terrorisme

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Céline Martelet et Édith Bouvier, deux journalistes françaises, ont été condamnées par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir tenté d’exfiltrer des djihadistes. Les deux prévenues ont été condamnées à 10 et 12 mois de prison assortis de sursis simple, des peines qui font suite aux réquisitions du ministère public. Elles interjettent appel de la décision, rendue le 22 mars dernier.

Tribunal de Paris
Deux journalistes françaises condamnées pour financement du terrorismeSipa

Les arguments de la défense n’ont pas convaincu les magistrats instructeurs, qui ont rappelé aux prévenues le caractère juridiquement répréhensible de leurs actes. La justice française reproche aux journalistes d’avoir, entre 2016 et 2017, envoyé de l’argent à une épouse de djihadiste, Mélina B., bloquée en Irak avec ses quatre enfants. Cette dernière a été exfiltrée, à l’aide d’un officier militaire irakien ayant reçu des fonds. Mélina B. avait ensuite été retrouvée, jugée et enfin condamnée à 20 ans réclusion par la justice locale, à Mossoul.

Devant les magistrats, la deuxième journaliste présente sur le banc des accusés, Édith Bouvier, dit avoir agi par peur de la voir « mourir » et nie avoir voulu financer intentionnellement voire directement le terrorisme de l’État islamique. Des arguments qui peinent à convaincre. En audience, le parquet a en effet rappelé que les sommes envoyées en Irak « ont permis aux djihadistes concernés de ‘tripler’ leurs revenus », soulignant l’infraction, quel que soient les motifs de l’envoi de ces sommes, conséquentes. Rappelons que Céline Martelet et Édith Bouvier n’ont fait l’objet d’aucune mesure ni condamnation au sein de leur profession, puisqu’il n’existe aucun conseil de l’ordre des journalistes. Certaines rédactions se désolidarisent toutefois des prévenues. La Libre, quotidien belge francophone annonce suspendre sa collaboration avec Céline Martelet en raison de la gravité des faits et de la procédure en cours. Les deux journalistes, indépendantes, ont également travaillé pour Mediapart et Radio France. 

Deux livres-enquêtes consacrés au djihadisme

Spécialiste des questions liées au terrorisme, et en particulier du départ de nombreuses familles vers le Moyen-Orient, les deux journalistes condamnées avaient conjointement publié en 2018, Un parfum de djihad, aux éditions Plon. Elles y racontent notamment le parcours d’une femme connue sous le pseudo « Marni », originaire de région parisienne installée à Mossoul (Irak) avec son...

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