Terrorisme

« La déradicalisation n’existe pas » : un ex-responsable de la DGSE alerte sur les sortants de prison pour terrorisme

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Plusieurs centaines de détenus condamnés pour fait de terrorisme s’apprêtent à sortir de prison dans les mois et les années à venir. Le risque de récidive élevé fait craindre de nouvelles vagues d’attentats en France.

Le centre pénitentiaire de Fresnes.
Au total, selon le ministère de l’Intérieur, 486 détenus radicalisés sont sortis de détention depuis 2018.NICOLAS MESSYASZ/SIPA

86. C’est le nombre de détenus condamnés pour terrorisme qui seront sortis de prison d’ici la fin de l’année 2023. 36 autres suivront en 2024, et 34 en 2025. Au total, selon le ministère de l’Intérieur, 486 détenus radicalisés sont sortis de détention depuis 2018. Il y a plus de condamnés pour terrorisme islamique en liberté qu’à l’intérieur des prisons – 391, dont 98 femmes, sont actuellement sous les verrous.

L’attentat commis dans le quartier de Grenelle à Paris, le 2 décembre dernier, l’a montré : le risque de récidive pour les anciens TIS, ainsi que l’on appelle dans le jargon pénitentiaire les personnes radicalisées pour terrorisme islamiste, est élevé. « C’est l’un des grands enjeux sécuritaires des années qui viennent. L’objectif des pouvoirs publics, c’est de s’assurer que chaque sortant fasse l’objet d’un suivi personnel adapté, soit judiciaire, soit administratif, soit les deux », souligne auprès de Factuel Jean-Charles Brisard, président du Centre d'Analyse du Terrorisme (CAT).

Des critères de prise en charge précis

De fait, la prise en charge de ces individus répond à des critères sécuritaires bien précis. À chaque fois que l’un d’entre eux sort de prison, il est censé faire l’objet d'un suivi très serré, assuré par l’Unité de concours de la lutte antiterroriste (UCLAT) en collaboration étroite avec les différents services de renseignement, dont le renseignement pénitentiaire, ainsi qu’avec le Parquet national antiterroriste (PNAT).

Chaque sortant est évalué avec un niveau allant de 1 (très dangereux, en général les prosélytes violents qui cherchent à gagner d’autres détenus à leur cause) à 3 (peu dangereux, ils sont dits « désengagés »). « La surveillance des sortants est en réalité répartie entre différents services de renseignement. La DGSI est chargée du suivi des individus considérés comme les plus dangereux, situés en haut du spectre », précise Jean-Charles Brisard....

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