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Nahel : les forces de l’ordre confrontées à une montée en puissance des violences

7 min

Plus de 40.000 policiers et gendarmes ont été mobilisés jeudi 29 juin, dont 5000 à Paris. Des émeutiers appellent à se réunir vendredi soir sur les Champs-Élysées. Elisabeth Borne a annoncé le déploiement de blindés de la gendarmerie.

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Evgeny Poloyko/SPUTNIK/SIPA

Lucas (prénom modifié à sa demande) fait partie de la Brigade de Répression de l’Action Violente Motorisée dans une compagnie d’intervention. Le policier reprend son service vendredi soir dans un contexte particulièrement anxiogène : « Tout le monde ne le dira pas mais on a la peur d’être blessé gravement, voire pire, face à des adolescents qui n’ont aucune conscience de ce qu’ils font. Ils foncent dans des magasins avec des camions, jettent des grenades létales dans des écoles, utilisent des lance-roquettes et tirent à la Kalash. Je vais bientôt être papa et je cogite énormément. Il y a un an ou deux, ce n’était pas la même chose... J’espère revenir demain en un seul morceau, mais je ne peux pas m’empêcher de penser aux blessures qui peuvent m’handicaper à vie ».

Cette angoisse est renforcée par un appel sur les réseaux sociaux au ralliement des émeutiers sur les Champs-Elysées. Les policiers sont avertis : la menace se fait grandissante. Elisabeth Borne a annoncé, dans la journée, le déploiement de blindés de la gendarmerie. Tandis que Gérald Darmanin a demandé aux préfets l’arrêt des bus et tramways dans toute la France à partir de 21h. Dès la fin de l’après-midi, des premières tensions ont fait leur apparition en région parisienne, à Créteil notamment.

Un contexte de guerre civile

Dans ce contexte, le communiqué du Syndicat de Police « Alliance », aux mots sans équivoque, divise : « Face à ces hordes de sauvages, le calme ne suffit plus, il faut l’imposer [...] l’heure n’est pas à l’action syndicale, mais au combat contre ces "nuisibles" ». Un communiqué duquel se désolidarise entièrement le Syndicat « Alternative Police », qui a choisi de publier le sien en réponse. « Ce communiqué est un appel à la mutinerie, c’est totalement irresponsable. On voudrait que ça brûle encore qu’on ne s’y prendrait pas autrement....

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